"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 22 avril 2018

En vrac : en route vers l'essentiel.

Luc Alphand quitte la France après le scandale de ses photos de chasse. L'ancien champion du monde de ski ne supporte plus le flot d'insultes qui dure depuis un an et demi et a décidé de quitter la France. Le bashing était trop important. Le sportif est passionné par la chasse, il ne s'en cache pas, mais il précise tout de même qu'il a uniquement dépecé des animaux « qui n'impactent pas la reproduction ». « Je les tire une fois, ils ne sentent rien », détaille-t-il. Toute cette polémique n'a pas été sans conséquences sur son image et son porte-monnaie : « Un tiers de mes sponsors est parti. Des conventions annulées. La piste de ski à mon nom n'a pas été débaptisée, ils ont juste enlevé le panneau, mais la course de vélo, si », conclut Luc Alphand. Et bien qu'il se casse, bon débarras ! Ce qui est fabuleux c'est qu'il n'y a pas une once de remise en cause de ses actes puisqu'il vous dit que les animaux ne sentent rien !... comme c'est autorisé il ne voit rien à y redire. Tuer des animaux en y prenant du plaisir, pour le plaisir de tuer, c'est, pour moi qui suis adepte de la vision Lakota vis-à-vis des animaux, inconcevable et condamnable au même titre que je condamne la corrida et tous les jeux qui participent à la maltraitance animale.

Dans le même temps la fac de Tolbiac a été évacuée manu-militari et l’on découvre, grâce au Figaro, l’état des dégradations matérielles qu’ont subi les locaux après quelques jours de blocus des étudiants et cela choque les braves gens. Face à ceux qui s'offusquent des tags retrouvés sur les murs de la fac de Tolbiac, mon frère, Christophe, répond et je partage : « Que sont ces tags (d'ailleurs peut-être intéressants dans leur propos pour certains ?) au regard des dégradations et destructions commises par notre économie ultralibérale (destruction de l'environnement, des droits sociaux, ..) et par notre gouvernement (destruction des acquis sociaux, du financement des HLM, des libertés individuelles et collectives, des hôpitaux, des universités,...) ? Parfois j'aimerais autant d'emportement contre ça que contre quelques malheureux graffitis, ça rééquilibrerait la balance des indignations. » Dans notre monde matérialiste, où l'humain et l'environnement ne sont que des variables d'ajustement, pleurer sur la dégradation du matériel a, en effet tout son sens.

Ailleurs la chambre d'agriculture refuse, dans un communiqué de presse, de se faire dicter la loi par les zadistes de Notre dame des Landes. Alors on se dit que ça y est, la FNSEA sort du bois ... un seul rêve pour eux : raser les haies, épandre, épandre et épandre encore, produire à grand coup de labours, de haine de la terre et de ses petits habitants. La FNSEA est à l’unisson avec not’président qui ne voit rien à redire à bombarder la Syrie sans mandat de l’ONU mais qui ne supporte pas que l’on plante trois poireaux sans accord de la préfecture.

Ce même Président, qui après avoir servi les riches, envisagerait bien une seconde journée travaillée sans salaire pour financer l'aide à la dépendance. Et puis quoi encore ? 15 jours ? Un mois ? Je rappelle que nous ne sommes pas bénévoles chez nos employeurs et encore moins esclaves. On bosse pour pouvoir tenter de finir les fins de mois pas trop dans le rouge. A l'instar des cheminots qui ne sont pas responsables des mauvais choix des gouvernements successifs et de leur direction dans les difficultés de la SNCF, les salariés ne sont pas responsables des mauvais choix politiques nationaux et militaires. Une seconde journée à travailler gratuitement alors que not'Président a fait cadeau de 5 miliards d'Euros aux ultra-riches, un cadeau empacté dans une fumeuse théorie du ruisselement ?!?! Et puis quoi encore !!! Stop au storytelling, veiller sur nos aînés oui, mais après une réorientation budgétaire et une véritable chasse aux fraudeurs fiscaux. Cela me fait penser à la prose de Virginie Despente dans le Tome 1 de Vernon Subutex « Les anciens sont accablés de voir ce que la Poste est devenue. C’est comme partout. Ils assistent à la démolition méthodique de tout ce qui fonctionnait, et en plus il leur faut écouter les bouffonneries des tarés sortis d’écoles de commerce qui leur expliquent comment devrait marcher la distribution du courrier alors qu’ils n’ont jamais vu un casier de tri de toute leurs chères études. Ça ne va jamais assez vite pour eux. Le petit personnel coûte toujours trop cher. Foutre en l’air des choses qui tenaient debout est plutôt rapide. Ils sont contents de leurs résultats : ils démolissent bien ces salauds. ». Ce passage met en relief l’hommage que not’président a cru bon d'envoyer aux personnels soignants des EHPAD et des Hôpitaux et qui, selon ses mots, « subissent le stress et vivent la mort au quotidien ». Mais Le personnel soignant n'a pas besoin d’hommage Mr le Président, ils et elles ont besoin de moyens ! Si on veut des paroles dans le vent on a déjà Dalida, alors arrêtez de vous foutre de nous. Arrêtez de vous foutre de nous, députés qui fustigent les pseudo-privilèges des cheminots. C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité.

Pour compléter ce tableau où il me semble que notre monde est en perte de repères, j’ai envie de relater cette nouvelle effarante qui sonne comme un emblème de notre monde où tout se vaut, celle de ces sorties de classe qui sont en général, une visite de musée, la découverte d'un monument ou d'une pièce de théâtre, mais qui, aujourd’hui, sont dépassées : des écoles publiques emmènent aussi vos enfants… dans des magasins Apple !

Alors finalement, Luc Alphand est bien comme tout le monde. Un monde où tout se vaut, sauf la misérables existence d’êtres humains qui fuient la misère et la guerre, par la montagne ou par la mer, et que l’on peut laisser mourir dans la neige des sommets ou l’eau noire de la méditerranée car il faut protéger notre culture occidentale. Un monde où, au nom de nos dogmes de la consommation et de la croissance, il est autorisé de détruire la planète, le climat et la biodiversité. Alors finalement Luc Alphand est comme mes contemporains qui ne voient pas où sont les problèmes, n'y voient rien à y redire dans ce monde qui préfère Hanouna à l’intelligence. Ainsi donc on va laisser un monde sans abeilles, ni oiseaux, ni faune sauvage et une mer gélatineuse mais avec le graal absolu de la voiture qui se gare toutes seule laissant du temps pour regarder, en replay, les dernière mièvreries et médiocrités produites par TPMP. L'essentiel en quelque sorte !

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