"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 22 décembre 2017

« Évacuer la Zad » ? Et si on se calmait, plutôt ?

À peine les médiateurs avaient-ils remis leur rapport sur le projet de Notre-Dame-des-Landes que les médias s’obsédaient de l’« évacuation de la Zad », explique, Françoise Verchère, l’auteure de cette tribune, qui juge cette prise de position malhonnête et simpliste. D’autant qu’une évacuation immédiate serait, selon elle, illégale. Comme à son habitude, Françoise Verchère exprime, avec passion, lucidité et justesse, dans cette tribune publiée dans Reporterre, ce qui n'est que sagesse ... « Évacuer la Zad » ? Et si on se calmait, plutôt ?

Par Françoise Verchère, membre du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CéDpa).

« Évacuer la Zad » : trois petits mots répétés sur tous les tons pour ajouter à la confusion et empêcher une sortie non violente de l’impasse de Notre-Dame-des-Landes. À peine le rapport des médiateurs sur le projet de nouvel aéroport était-il rendu et analysé — et parfois déformé — que beaucoup de médias sont passés au seul sujet qui leur semble d’importance : l’évacuation de la Zad, quel que soit le choix du gouvernement.

Balayé le fond même du dossier, c’est-à-dire la preuve enfin faite que le processus de décision a été pipé dès 2003. Que l’on n’avait pas étudié l’alternative de l’optimisation de Nantes-Atlantique, et que des mensonges (pardon, des « constats erronés », page 19 du rapport des médiateurs), sont à la base de la déclaration d’utilité publique.

Oubliée aussi la proposition des médiateurs de donner du temps à la négociation pour permettre que se continuent les expériences les plus intéressantes sur un territoire qui serait rendu à sa vocation agricole et naturelle. Sujet trop technique ? Ou trop politique, qui obligerait à s’interroger enfin sur le pouvoir qui décide pour les citoyens mais enrobe ses décisions du voile de la merveilleuse « démocratie participative », avec force débat public, enquêtes publiques et autres garants et commissaires ? Sujet pas assez croustillant, en tout cas. Car, ce qui ferait de belles photos, de beaux reportages à l’heure du JT, et de beaux discours sur l’ordre et l’État de droit, ce serait l’affrontement entre les forces de l’ordre et les gueux, les voyous, les ultraviolents, les ZADISTES.

En France, il y a partout des zones de non-droit

On parle donc d’« évacuation, quelle que soit la décision prise sur l’aéroport ». Comme on a parlé de « référendum » en juin 2016 alors qu’il s’agissait d’une « consultation pour avis », on utilise le même mot pour deux cas de figure différents, ajoutant ainsi au malheur du monde en nommant mal les choses.

Il y aurait bien évacuation si le gouvernement décidait malgré tout de construire le nouvel aéroport, évacuation de tous, agriculteurs, habitants anciens et nouveaux, vaches et tritons sans compter les milliers de soutiens qui viendront avec d’autant plus d’incompréhension et de colère qu’aujourd’hui on sait inutile la destruction de ce bocage si précieux. Évacuation, donc, avec un lourd tribut à payer, destruction de toutes les habitations et bétonnage.

Mais, si le gouvernement décide d’arrêter ce mauvais projet, la Zone à défendre change immédiatement de statut. Plus besoin de défendre 1.600 ha de la destruction. Plus besoin de barrages. Les chemins sont déjà ouverts à tous, la seule route qui ne le soit pas à ce jour, vestige de l’épisode « opération César », s’ouvrira de nouveau, car c’est la logique. La libre circulation fait partie des droits de tous, zadistes ou pas. Mais les cabanes illégales, les voyous qui occupent illégalement des terrains qui ne leur appartiennent pas, diront les tenants de l’ordre ?

Eh bien, oui, ils sont de fait dans l’illégalité, comme tant d’autres en France et en Navarre. Quel maire — je l’ai été — n’a pas à faire face à ces difficultés de stationnement et/ou de constructions illégales ? Le bocage serait-il la seule zone de non-droit ? Le seul où il faille intervenir ? Vaste programme que de rétablir l’ordre et la loi partout… Chacun s’accordera, je l’espère, pour admettre d’abord que, dans un État de droit, seule la justice peut autoriser une intervention.

Il n’est donc pas possible en janvier, toutes affaires cessantes, d’envoyer la troupe nettoyer la Zad parce que ce ne serait pas légal. Pour admettre ensuite que la même sévérité doit valoir pour tous les squatteurs, et toutes les infractions, caravanes et autres yourtes sans autorisation, belles résidences agrandies sans permis, propriétaires des bords de l’Erdre — la plus belle rivière de France coulant à Nantes — qui refusent, malgré la loi, le droit de passage sur leurs terrains (mais il faut dire que ceux-là sont des gens bien, qui peuvent payer les astreintes de la justice qui les a condamnés…).

Ces expériences ont leur place dans un futur apaisé

Ancienne élue, je sais la difficulté de l’équilibre à respecter pour vivre ensemble, j’ai passé des décennies à expliquer la nécessité des règles et à faire face « en même temps », comme on dit aujourd’hui, à la réalité qui oblige à trouver des solutions acceptables. La Zad est née de la volonté de défendre un territoire face aux mensonges et à l’obstination coupable des partisans du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ; elle a vu naître et croître de belles expériences, n’en déplaise à ceux qui en parlent sans rien connaître réellement de cet espace de vie. Ces expériences-là, de production, de solidarité, de rapports différents à la nature et aux autres ont leur place dans un futur apaisé.

Parce que je ne suis ni naïve ni angélique, je dis aussi qu’il y a sur la Zad des gens avec qui je ne passerais pas une journée ni même une heure, de même que je ne passerais pas une heure avec des tas de gens apparemment bien sous tous rapports (je ne donnerai pas de noms…), mais je dis qu’il y a aussi d’autres habitants, beaucoup d’autres dont je serais fière qu’ils soient mes enfants pour les plus jeunes, parce que je suis admirative de leur créativité et de leurs valeurs. Je constate aussi que chaque jour nous apporte son lot de faits divers, parfois très glauques, sur Nantes et l’agglomération, que je vois dans les rues toujours plus de mendiants, de gens visiblement malades, de pauvres. Dans une indifférence générale. Notre vie collective me semble pourtant plus menacée par cette réalité et notre impuissance collective que par ce qui se passe sur la Zad.

Le verbe est créateur : à force de parler des « armes de destruction massive » que l’Irak était censé avoir (on le savait, on le répétait de source sûre, on y croyait, donc c’était vrai, n’est-ce pas ?), on a eu la guerre. La vérité a fini par être révélée, il n’y avait pas d’armes de destruction massive. Ceux qui présentent la Zad comme un repaire de quasi-terroristes, ne devraient-ils pas s’en souvenir ?

Avec un peu d’avance sur le calendrier, je forme le vœu que le gouvernement abandonne ce projet destructeur et inutile, et qu’il fasse preuve de lucidité et de réalisme en donnant du temps au temps pour trouver les meilleures solutions locales. Qui peut honnêtement penser que cela mettrait en péril la République, à part des fous, des pyromanes ou des journaux comme Le Journal du dimanche et Valeurs actuelles ?

Photos : chapô : Une des voies d’accès de la Zad de Notre-Dame-des-Landes.

samedi 16 décembre 2017

Notre-Dame-des-Landes : et maintenant, gagner la bataille de la paix

Avec ou sans projet inutile et imposé à Notre Dame des Landes, la ZAD reste une belle expérience alternative, écologique et pacifiste qui montre ce qu'est l'essentiel dans la vie et je comprends combien ce doigt, pointé sur notre consumérisme, bouscule notre tranquillité, notre chacun pour soi, notre compétitivité, notre monde artificialisé et monétarisé, nos certitudes technologiques et modernistes, notre haine pour la nature sauvage et qu'ainsi elle devienne la priorité à abattre. Longue vie à la ZAD !!!

Bruno Bombled

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La remise du rapport de médiation sur Notre-Dame-des-Landes, mercredi 13 décembre, marque un tournant majeur dans une longue et passionnante histoire. Les trois médiateurs concluent - conclusion avalisée par le Premier ministre Edouard Philippe - que l’aménagement de l’aéroport nantais existant est réaliste, possible, et moins coûteux que la construction d’un nouvel aéroport dans le bocage.

C’est la confirmation de ce que suggéraient les opposants depuis de longues années. Un rapport gouvernemental vient enfin donner raison à ce que les citoyens proposaient bien antérieurement. Que de temps et d’énergie perdus !

À mots couverts - « constats erronés » -, la mission de médiation constate aussi les erreurs commises, pour ne pas dire les mensonges, par la Direction générale de l’aviation civile, et dont Reporterre avait établi plusieurs exemples, dont une ahurissante manipulation des chiffres.

Les médiateurs éclaircissent aussi la question des nuisances sonores et innovent en soulignant les enjeux d’étalement urbain qu’impliquerait la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

En revanche, ils ne remettent pas en question les perspectives de trafic aérien, et continuent à tabler sur 9 millions de passagers en 2050 - comme si les émissions de gaz à effet de serre du trafic aérien pouvaient être négligées, et comme si les prévisions passées n’incitaient pas à la prudence : en 1973, une étude prédisait pour l’an 2000 six millions de passagers à Nantes [1] - un chiffre qui n’a toujours pas été atteint en 2017 (5,7 millions de passagers)...

En tout cas, le gouvernement a en main les éléments lui permettant de prendre la décision rationnelle qui s’impose : abandonner enfin ce projet de Notre-Dame-des-Landes.

L’ordre public, c’est la paix, pas les gaz lacrymogènes

On ne peut affirmer qu’il le fera. Mais il est légitime d’en faire l’hypothèse. C’est alors un autre problème qui se pose : celui du destin des 1.650 hectares de terres disputés, et que l’on appelle la « Zone à défendre », la Zad.

Des pro-aéroport, des députés, des "sources" au ministère de l’Intérieur multiplient les déclarations sur le terrible danger que représenteraient les zadistes et appellent à l’évacuation, comme si le sort de la République était en jeu. Un article délirant de Valeurs actuelles assure même que des zadistes « menacent de se jeter du haut d’un arbre pour se tuer sur un gendarme ».

Il ne fait pas de doute que le gouvernement soupèse la possibilité de tenter une « évacuation » de la Zad, avec force gendarmes, CRS, drones, et autres engins et armes de toutes sortes. Mais si M. Macron avait assuré en février qu’il se « préoccupait de l’ordre public », il assurait : « Je ne veux pas d’évacuation, il n’y aura pas de brutalité ».

Mercredi, M. Philippe a parlé d’ordre public : la décision du gouvernement permettra « de garantir un retour à la normale, notamment s’agissant des questions relatives à l’ordre public ». Mais l’ordre ne signifie pas mécaniquement la présence de soldats et de policiers ; il désigne une situation calme, où l’on vaque à ses activités dans le respect des règles collectives et d’autrui.

Voici la porte qui s’ouvre : les paysans et les habitants de ce qu’on appelle encore la Zad veulent simplement vivre là, dans un coin de bocage qui reste un milieu écologique riche et divers. Un lieu où s’est élaborée en quelques années une façon d’être ensemble différente de la société de consommation, mais originale et prometteuse, où se vit la sobriété matérielle qui est une voie d’avenir pour éviter le chaos climatique et la dégradation accélérée de l’environnement. Des naturalistes, des paysans observent qu’il est possible de mettre en œuvre, ici, une agriculture fructueuse mais respectant le milieu. Et les médiateurs proposent que la Zad devienne « un terrain d’expérimentation de pratiques agroenvironnementales rénovées, sous le pilotage des acteurs locaux. »

Il est temps de transformer la Zad en Zaï : Zone à imaginer. De la concevoir comme un bien commun, un terrain d’expérimentation, une zone où le collectif de celles et ceux qui y vivent pourrait élaborer les formes écologiques et sociales d’une communauté écologique exemplaire. Il faut du courage imaginatif des deux côtés : du côté du gouvernement, pour ne pas céder aux sirènes hystériques qui l’appellent à la guerre civile ; du côté des opposants - zadistes, paysans, associatifs, naturalistes, habitants, élus - pour accepter de la rendre possible cette évolution, en négociant avec l’Etat. Il s’agit au fond d’imaginer la paix, qui est l’ordre librement consenti par tous.

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Notre-Dame-des-Landes. Des consultations défaillantes ?

Dans leur rapport sur le projet du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les médiateurs abordent, pour le balayer, l’argument du non-respect du choix démocratique.

Les supporteurs du transfert, au premier rang desquels l’ancien Premier ministre et maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, crient à l’avance au « déni de démocratie » si le projet était abandonné.

Dans leur rapport, les médiateurs commencent par fustiger le processus de consultation du débat public de 2002. Puis ils poursuivent leur raisonnement jusqu’à celle de 2016, au terme de laquelle les électeurs de Loire-Atlantique s’étaient prononcés en faveur du transfert (55,17 %).

Ils parlent de « défaillances de fond dans le déroulement du processus » . Selon eux, le public était dans « l’impossibilité d’appréhender globalement les différents enjeux et impacts du projet » . Ils remontent pour cela au débat public de 2002-2003 mené « sans vision globale » , notamment sur les dessertes en transports collectifs ou sur les impacts environnementaux. « Des questions qui sont pourtant apparues ensuite essentielles » .

État de malaise

Ils évoquent, il y a quinze ans déjà, un « état de malaise et de suspicion manifeste dès le démarrage des procédures » .

Les médiateurs estiment que « la question de l’opportunité du transfert n’a jamais été tranchée aux différentes étapes de la procédure consultative » . Et le nombre des décisions de justice (178) en faveur du transfert ne constitue pas, à leurs yeux, un argument solide. C’est au contraire un « révélateur du dysfonctionnement du processus de construction de la décision publique » .

Pour eux, la « défaillance » se poursuit jusqu’à la consultation demandée par François Hollande, alors président de la République, en 2016. « Elle n’a fait que cristalliser la situation » en raison de son périmètre (La Loire-Atlantique), de la question posée et du contenu du dossier d’information.

samedi 9 décembre 2017

Non et toujours non à l'Exposition Universelle sur le plateau de Saclay


Pour l’Exposition Universelle de 2025, sur le plateau de Saclay, il n’y aura pas besoin d'enquête publique, pas besoin de demander aux gens s'ils désirent, ou non, que l'on bétonne les terres cultivées. Les élus la veulent cette exposition, pour leur plus grande gloire, et il n’est pas question de demander au gueux leur avis. Pi, il le sait pas encore, le peuple, mais il sera heureux, le peuple, avec cette exposition à 50 euros l’entrée. On le fera rêver, le peuple, il en a besoin en ce moment, le peuple. Mais comment ne pas « douter que l’exposition universelle ne sera qu’une fête populaire appuyée sur un modèle écologique vertueux ? S’interroge mon amie, Anne Launay, conseillère départementale EELV de l’Essonne. Comment imaginer que le quotidien des habitants du bassin de vie du plateau de Saclay ne sera pas impacté avec la visite d’au moins 270 000 personnes par jour, et ce pendant 6 mois ? »

Pas besoin, également, que les élus du département connaissent les budgets alloués, on ne leur demande juste que de voter, comme un seul homme, "OUI". Anne Launay, me rappelait que lors du vote du budget elle avait demandé à avoir accès au dossier, à avoir les chiffres mais on lui a répondu que c’était « top secret », plus secret encore que le secret défense, car il ne faudrait pas que les japonais, également en lisse pour une expo en 2025, tombent sur ces infos. Ainsi, à part Anne Launay et Hélène Dian-Leloup, deux élues (EELV) du groupe d’opposition RGE (rassemblement de la gauche et des écologistes) au conseil départemental, tous les autres élus ont voté cet engagement financier fantôme (avec prise en charge par les collectivités de l'éventuel déficit de l'expo*). Les JO de 2024 ne vous ayant pas assez ruiné, les mégalos productivistes, qui veulent absolument leur exposition universelle, vous sonneront l'hallali. En clair que nous dit-on là ? Pour combattre la misère ou bien pour financer la recherche ou les hôpitaux publics, on nous affirme qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses de l'état et qu'il faut arrêter de rêver mais, qu'en revanche, pour organiser des JO ou une écocide Exposition Universelle, totalement mégalo, consumériste et détruire, par la même occasion, des terres nourricières, on trouve, comme par miracle, les budgets, sans aucun problème, que l’on fait voter par une assemblée d'élus godillots, tous drapés des vêtements des gens sérieux et réalistes, qui savent mieux que nous, pauvre chair à produire, puisqu'ils sont élus, ce qui est bon pour la croissance, ce qui est bon pour notre futur.

Et qu'importe, enfin, que l'on soit obligé d'accepter la charte des expositions internationales qui demande, aux états organisateurs, le cas échéant, de déroger aux lois d'urbanisme et environnementales, car une seule chose compte ... en mettre plein les yeux au monde entier, il faut que ces 6 mois de fête consumériste soient de l'extase à l'état pur, loin de ces pisse-froids d'écolos et qu'importe l'appel des 15000 scientifiques qui alertent sur l'état de notre environnement et qui nous conjurent de penser autrement et de cesser de détruire.

Sur le plateau de Saclay «une zone de protection naturelle de 2300 ha de terres agricole et forestière a bien été créée mais c’est une coquille vide. Elle n’est pas soumise à un règlement comme peut l’être un parc naturel régional et ces intérêts ne peuvent être défendus devant un tribunal en cas d’abus. Par ailleurs, son comité de pilotage n’est composé que d’élus. Il ne comprend ni associations locales ni agriculteurs », nous rappelle Anne Launay. « Comment va-t-on se déplacer sur le plateau durant les six mois de l’exposition ? - poursuit l’élue écologiste - on attend 50 millions de visiteurs soit 270 000 personnes chaque jour. La N 118 est déjà saturée. L’aéroport d’Orly a atteint ses rotations maximales et la future ligne 18 est conçue pour 100 000 voyageurs par jour.» Il n’y a pas de réponse à ces questions mais une chose est sûr, la ligne de métro 18, puisqu’il faut en parler, sera, à n’en pas douter, la fossoyeuse des terres nourricières du plateau. Cette ligne insuffisante pour l’exposition universelle et surdimensionnée pour l’après expo, appellera à poursuivre l’urbanisation du plateau afin de la justifier. La fragile protection des terres agricoles ne tiendra pas longtemps devant la nécessité de construire une ville nouvelle. De cela les élus bétonneurs et saccageurs en sont très conscients. On les voit déjà se lécher les babines devant des promesses en béton. Une réponse, via un tram sur le tracé de l'actuel TCSP, serait bien plus pertinente en associant légèreté, sobriété en carbone, avantages des bus et des métros sans leurs inconvénients et une modularité plus grande, mais cette solution, plus sobre et moins tape-à-l’œil, a de suite été rejetée par les élus locaux qui veulent leur métro lourd, dans une sorte de course à la plus grande ...

Ainsi donc cet événement, dont le thème est « la connaissance à partager, la planète à protéger », va commencer, pour être organisé, par détruire et pour toujours des terres cultivables et des terres forestières. Quelle absurdité sans nom. Quel révélateur de la duplicité, de la mauvaise foi, de l’hypocrisie, de la sournoiserie de nos élus qui s’affichent tous, pourtant, comme totalement convaincu de l’urgence écologique. A l'instar de Myriam Cau, Élue EELV dans le Nord, je dis qu'il est maintenant avéré que notre pays, la France, qui multiplie les discours de la Cop21 au MakeThePlanetGreatAgain ne fait rien pour atteindre ses propres objectifs et cela est très grave pour notre avenir.

La transition écologique attendra. La prise de conscience et les actions seront pour plus tard ... La croissance d'abord, la fuite en avant toujours, l'aveuglement comme étendard.

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*Dans sa délibération, la CPS (communauté du Plateau de Saclay) a refusé cette prise en charge, ce qui ne veut d'ailleurs pas dire que les villes, qui la composent, ne seraient pas obliger de le faire. La délibération de l'Essonne mentionne que la CPS ne garantie pas le déficit, mais ne dit rien sur ce que fera le Conseil départemental de l'Essonne en cas de déficit de l'expo (comme quoi malgré toutes les promesses nos élus et autres promoteurs ne sont pas si sûr que cela du succès) ... dans tous les cas si déficit il y a, se sont les contribuables qui paieront.