"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 11 décembre 2013

Plateau de Saclay : l'art ou la manière d'entuber tout le monde


Deux ans qu'on attend la loi officialisant la Zone de Protection Naturelle et forestière du plateau de Saclay qui doit protéger 2340 ha.

Deux ans qu'on attend et elle va enfin sortir, voilà qui est bien, mais ... car il y a toujours un mais dans ces histoires de protection de la nature, mais le moins bien c'est qu'il a été omis (sciemment ?) de lui annexer le règlement qui devait l'accompagner. Règlement pour lequel la chambre d'agriculture et Terre et Cité ont été associés.

Ce qui est une grave faute par omission car si le périmètre est bel et bien protégé, il a déjà été remarqué que quand un site classé n'a pas de règlement, la ''protection'' n'est pas suffisamment bien définis pour que la loi s'applique efficacement. C'est donc pour cela qu'un gros travail avait été fournis sur ce règlement et c'est bien pour ça aussi qu'il n'a pas été annexé alors qu'il n'est pas opposable. S'il n'y a pas de règlement comment définir ce qui peut exister sur une zone agricole ou naturelle ? Surtout qu'il existe qu'une seule ZPNAF en France celle du plateau de Saclay donc pas d'autre référence, pas de jurisprudence...

En gros chaque commune sera donc libre d'interpréter la loi comme bon lui semble.

Dans le même temps chaque jour qui passe semble vouloir démontrer l'aspect totalement mégalomaniaque, déconnecté et anachronique du projet de cluster scientifique sur le plateau de Saclay.

Alors que le monde de la recherche s’apprête à manifester jeudi après-midi pour dénoncer pèle-mêle le désengagement de l'état qui se traduit par de nombreux gels et suppressions de postes dans les universités et les organismes - toutes catégories de personnels concernées -, un budget recherche pour 2014 annoncé encore une fois en baisse et des années 2015 et 2016 catastrophiques, un contexte de pénurie, où les cas de souffrance au travail se multiplient, des conditions où le Service public d'Enseignement supérieur et de Recherche n'a plus les moyens d'assurer la qualité de ses missions, au service du plus grand nombre, les Partenariats Public/Privé et les risque de cessation de paiement pour certains établissements, les travaux et les projets de bétonnages se poursuivent sur le Plateau.

De son coté l’Académie des sciences lance un « cri d’alarme » sur le financement de la recherche. Dans son rapport « Remarques et propositions sur les structures de la recherche publique en France » de septembre 2012, l’Académie des sciences avait attiré l’attention des dirigeants de notre pays sur la faiblesse des crédits dits « récurrents » dans les laboratoires des universités et établissements de recherche. Cette diminution constante, engagée depuis de nombreuses années, n’est nullement compensée par la politique de financements sur projets […].

Les restrictions apportées mettent directement en péril la vie d’équipes et de laboratoires qui ont mis du temps pour s’établir et atteindre souvent le meilleur niveau international. On risque de se retrouver dans la situation où de très nombreux chercheurs, ingénieurs, et techniciens recevront leur salaire et n’auront plus les moyens pour exercer leur activité. Une situation d’autant plus grave que l’on sait par expérience qu’un coup de frein important, même transitoire, donné à la recherche, a des effets néfastes importants pour de nombreuses années. […]

Toute la communauté scientifique est touchée par la diminution des crédits […]

Ainsi le cluster, projet inutile et imposé à la communauté scientifique, imposé car projeté sans concertation, ne sera qu'un écrin de béton construit sur les terres agricoles, pour la plus grande gloire des politiques locaux à l'ego sur-développé et les bénéfices des bétonneurs. Un écrin pour une science sans argent.

Mes collègues qui, rappelons-le, forment une grosse part de l'électorat socialiste, me disaient que si, en effet, le gouvernement Ayrault était le pire gouvernement qu'ait eu la France pour sa politique environnementale, il en sera de même pour sa politique en faveur de la recherche publique.

Rendez-vous
jeudi 12 décembre 2013
14H30
à Jussieu direction
le Ministère de l'enseignement Superieur et de la Recherche

Photo : essonneinfo.fr prise lors de la manif contre le Grand Paris et le cluster Saclay du samedi 7 décembre 2013

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