"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 28 juillet 2013

Les religieux n'aiment pas l'humanité.


Toute violence joue en défaveur de celui qui l'utilise, qu'il soit flic ou militant. Gandhi nous a enseigné que l’on ne pouvait rien construire de durable sur la violence et toute action engendre une réaction nous dit Einstein. Ainsi à la violence répond la violence et c’est le début du cercle vicieux qui ne conduit qu’à la peur, la douleur, la haine … rien de positif ni de constructif. La violence utilisée rajoute toujours une pierre au mur de l’incompréhension, de la haine et de l'effondrement des mondes. L'utilisation de la violence, dans notre pays, comme moyen de revendication est d'autant plus incompréhensible que seule la république donne la possibilité, à tous - même si tout est toujours perfectible - de se défendre légalement, de manifester, de pétitionner ... nous devons tous l'affirmer car nous ne pouvons accepter une société qui vivrait aux sons des vendettas.

Mais à quoi bon se battre ? Mais à quoi bon se battre pour un monde durable et pacifique si la majorité des humains est prête à mourir pour un dieu qui n’est qu’une hypthèse ? A quoi bon se battre pour essayer de participer à l'avènement d'un monde durable si les humains préfèrent l’éther aux réalités terrestres, aux urgences écologiques, climatiques et énergétiques qui conditionnent notre survie ou notre disparition ? A quoi bon se battre pour la liberté, la république et la démocratie si les humains préfèrent se soumettre à une loi qui mise sur un pari, sur un coup de Poker ? En vérité je vous le dis, les religieux [1] n'aiment pas l'humanité.

Ainsi à Trappes et à cette heure, je ne sais pas ce qui s'est passé exactement, qui a fait quoi ? Qui a commencé, qui est victime et qui est agresseur ... tous les scénarios sont possibles, les anges n'existent pas. Quoi qu'il en soit je pense que c'est l’habillement ostentatoire de ses religieux - qu’ils soient juifs, musulmans ou bien chrétiens - qui affichent et imposent, dans un militantisme maladif et malsain, un mode de pensée sectaire, suffisant et supérieur, qui entraîne des sentiments de rejets de la part de celui qui, en face, est visé par un message qui lui dit combien on le considère comme impur, un sale chien d'infidèle, un pauvre Goy ou bien une âme perdue.

Qu'à ceux qui affichent, en une pub de leur radicalité religieuse et qui se sentent rejetés, je leur dit qu'il leur faut assumer leur militantisme et les conséquences qui vont avec et ne pas se plaindre ... ou bien se plier aux règles d'une France qui se battra toujours contre toutes formes d’extrémismes religieux. Une France qui n'oublie jamais que ce sont aux religions de s'adapter à la république et non l'inverse ... il en va de nos libertés à tous. N'oublions jamais que seule la république démocratique garantit le droit à la différence. N'oublions jamais que seule la démocratie garantit la liberté de culte. La dictature, qu'elle soit politique ou religieuse, non !

Ainsi véritablement le port de vêtements religieux (Niqab, bonnes-soeurs, Juifs radicaux ...), sur la place publique n'est pas juste une liberté individuelle, mais également un message envoyé à ceux qui ne sont pas de leur camps. Le dessin de Plantu traduit cette réalité : le port de la Burqa est une façon de "tester" les réactions de la république laïque de la part de celles et ceux qui s'y livrent. Il ne faut pas être naïf, le port de vêtements (ou signes), à consonances religieuses (Juifs, Chrétiens ou musulmans), ne sont que du prosélytisme à l'intention des infidèles que nous sommes. Ainsi il ne faut pas inverser les rôles et faire passer pour des victimes ceux qui veulent nous faire aller vers l'obscurantisme et supprimer des libertés chèrement acquises.

Alors tant que cela reste gérable pour garantir les liberté de tous, il n'y a rien a dire, mais force est de constater que tous nos braves religieux représentent de réelles menaces pour notre liberté ... il faut véritablement ouvrir les yeux sur ce qui se passe, partout dans le monde, tant aux Etats-Unis, que dans les pays arabes, qu'en Israël. Oui la religion est possiblement une belle chose, porteuse de paix, d'amour et d'espoir, mais quand elle est pervertie par nombre de gens, qui ont oublié que croire n'est pas savoir, elle devient une menace qu'il faut savoir dénoncer et combattre.

Définitivement, 
ce sont aux religions à s'adapter (ou disparaître) à la république, 
et non l'inverse! 

La laïcité de la France est non négociable.

Bruno BOMBLED


[1] Attention à ne jamais confondre croyant et religieux. Le croyant est celui qui n’a pas oublié que croire n’est pas savoir et qui reste humble devant la croyance ou la non-croyance des autres, qui accepte le vivre ensemble et ne cherche pas à «évangéliser». A contrario le religieux est, pour moi, une personne profondément malhonnête qui préfère une hypothétique divinité aux réalités humaines, qui veut paraître pur afin de mieux asservir son prochain, qui se pare des habits de la religion pour mieux oublier la morale, ce ne sont que des fachos qui existent dans toutes les religions.

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Adresse à celles qui portent
volontairement la burqa

En juillet 2009 paraissait, dans le Nouvel Observateur, cette puissante adresse de la remarquable Elizabeth Badinter. Je la reprends, aujourd’hui, car elle est en effet pleine d'actualité.

Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage ?

Ainsi dissimulée au regard d’autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire ?

Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres.

Alors je m’interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ?

En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas… Pensez-y.

Elisabeth Badinter

samedi 27 juillet 2013

90 requins condamnés à mort pour délit de présence.


90 requins condamnés à mort pour délit de présence dans les eaux Réunionnaises ! Triste décision préfectorale... Sur injonction du Tribunal Administratif et des plus hautes autorités de l’État, le Préfet de la Réunion va prendre des « mesures »… Mesure à la hauteur de toute la bêtise humaine, digne des chasses aux sorcières du Moyen Âge : 90 requins – 45 bouledogues et 45 tigres – seront exécutés (les chiffres ont probablement été calculés à l’applaudimètre de la vengeance et de l’ignorance). Cela signifie que chaque requin qui s’approche des côtes réunionnaises est coupable d’un forfait qu’il pourrait commettre… et donc condamné !

Absurdité !!! Si les requins étaient amateurs de chair humaine, c’est tous les jours, partout dans le monde qu’il y aurait des accidents, tant les possibilités de rencontres sont nombreuses.

Qu’espère-t-on en massacrant ces requins ? Éliminer le risque ? Illusion dérisoire : l’Océan Indien compte plus de 90 requins ! En revanche, le sentiment de sécurité provoquera une diminution de la vigilance et les vraies raisons qui augmentent la probabilité d’accident seront oubliées (traitement des eaux usées, rejet des carcasses d’équarrissage en mer, …).

Espère-t-on exécuter « Le-requin-meurtrier » ? Mais, il n’y a pas de requin-meurtrier. Cela n’existe pas ; il n’y a pas de requins amateurs de chair humaine, de requins assassins … Il y a que des circonstances favorisant les rencontres dangereuses avec les requins qui sont des prédateurs opportunistes. Voilà pourquoi les pêches punitives ne capturent qu’exceptionnellement le requin qui a été la cause de l’accident. Les requins vont et viennent profitant de toutes les occasions.

Par analogie, je suggère donc que, lors du prochain accident de la route à la Réunion, on demande aux autorités de l’État qu’elles retirent le permis de conduire aux 90 premiers conducteurs (45 hommes et 45 femmes) qui s’approcheront de la zone de l’accident… Car chaque conducteur est un coupable en puissance, chacun peut être la cause d’un accident (somnolence, inattention, sans évoquer bien sûr excès de vitesse, téléphone portable et alcool).

Je propose également qu’au prochain accident de chasse, on supprime leur permis aux 90 premiers chasseurs à s’aventurer sur la zone de l’accident (pour avoir un ordre d’idée, 150 accidents par an en moyenne en France, dont 30 mortels). En effet comme les requins, chaque porteur de fusil – peu importe les circonstances - est susceptible de tuer ou de blesser un promeneur en forêt.

Et puis, puisqu’il faut décidément sécuriser…
Nous demandons qu’au prochain accident causé par une guêpe ou une méduse, le Préfet fasse en sorte d’éliminer toutes ces sales bêtes… et là, pas de blague, pas seulement 90…. qu’il y aille en grand : insecticides, pesticides, biocides, que l’on nettoie toute cette vermine !

Je propose aussi qu’au prochain accident de parapente à la Réunion, le Préfet interdise le vent et les turbulences ; qu’à la prochaine noyade, il interdise les courants marins, les marées, et surtout qu’il vide lacs, rivières et océan …

L’autre solution : c’est d’apprendre à vivre avec des éléments naturels et des animaux sauvages qui nous échappent, que nous ne contrôlons pas. Cet apprentissage permet de décider en conscience, en adulte responsable, si oui ou non il est bon de pratiquer l’activité souhaitée. Cela s’appelle l’autonomie tant revendiquée par chacun… Car, si l’on poursuit dans cette voie, il viendra un jour où on légifèrera pour nous dire où, quand, comment et dans quelles conditions VIVRE !

Quant à la Réserve Marine de la Réunion, remise en question parce qu’elle provoquerait un « déséquilibre écologique » (si, si ce n’est pas une blague, la phrase est authentique), il n’y a pour la défendre que les associations (Longitude 181, Sea Shepherd, ASPAS), et quelques individus, comme Didier Dérand, suffisamment courageux pour, sur place, essayer de faire prévaloir le bon sens. Si la Réserve Marine survit, elle le devra en grande partie à eux, et certainement pas aux Autorités de l’État, Ministère de l’Écologie en tête, qui pourtant en SONT RESPONSABLES et dont le silence est assourdissant…

Aujourd’hui, l’Etat semble dire à tous ceux qui considèrent que les réserves naturelles limitent leurs caprices : En France, les réserves, c’est comme Disneyland, venez en profiter en toute sécurité ! Elle dit également à tous les affairistes dont l’appétit immobilier est sans limite … pas de problème, on pourra toujours s’arranger.

La France qui accueillera, en novembre 2013, le 3ème Congrès International des Aires Marines Protégées… souhaite-t-elle vraiment envoyer ce message au monde ?

Texte et photo : François Sarano
Longitude 181

mardi 23 juillet 2013

Ceci n'est pas une crise mais un effondrement

« C’est la décroissance ou le clash », avertit Dominique Bourg ex-pape du Développement Durable. Un repositionnement qui nous intéresse d’autant plus que ce professeur de l’université de Lausanne, philosophe, auteur de nombreux ouvrages sur l’écologie est très présent dans les institutions gouvernementales et économiques et… vice-président du CA de la Fondation de Nicolas Hulot.

La décroissance : Plutôt que d’utiliser le terme omniprésent de « crise », vous insistez sur le fait que nous vivons une période d’effondrement. Pourriez-vous nous précisez ce que vous entendez par ce mot ?

DB : Employer le terme de « crise », c’est supposer que l’on sorte d’une normalité pendant une période transitoire, ce qui peut durer quelques années ; puis que l’on retrouve un état de normalité, même si celle-ci peut prendre une forme différente de la situation antérieure. Aujourd’hui la période que l’on vit n’a rien à voir avec cela. Nous faisons face à une dégradation continue de la biosphère, un appauvrissement continu des ressources. L’ensemble des écosystèmes s’affaiblit. Nous entrons dans un goulot d’étranglement, sans aucune sortie à la normale possible. La crise est un concept qui est parfaitement inadéquat pour définir ce que l’on vit. Nous n’avons jamais connu une période aussi difficile dans l’histoire.

Pour apporter des réponses appropriées aux difficultés que nous traversons, il faut d’abord employer les bons mots pour les qualifier. Pour moi, il est clair que nous sommes dans une situation de pré-effondrement, comme la définie Jared Diamond dans son livre Collapse : car si la base matérielle se dérobe sous nos pied, c’est toute l’organisation sociale qui s’effondre. Tous nos modes de vie, toute la société repose sur des flux de matières et d’énergie sans cesse croissants. Or ces ressources sont en voie d‘épuisement et notre consommation d’énergie perturbe le système biosphère. Sans décroissance de ces flux de matières et d’énergie, on ne s’en sortira pas.

Quels sont les indicateurs de cet effondrement ?

Je vais d’abord parler des indicateurs matériels et de la relation énergie-climat. C’est une nasse à plusieurs niveaux. Aujourd’hui, il y a à la fois trop d’énergie fossile dans le sous-sol, et pas assez. Pas assez pour répondre à nos besoins croissants, mais trop au point de dérégler le climat. Avec l’exploitation des énergies fossiles non conventionnelles, comme le gaz de schiste, nous rejetons encore bien plus de CO2 qu’avec les conventionnelles, ce qui accélère les problèmes climatiques que nous connaissons.

Quand aux sources d’énergie renouvelables elles sont très gourmandes en matériaux : on construit des éoliennes ou, dans une moindre mesure, des panneaux solaires avec d’énormes quantités de minéraux, or tous les gisements sont en voie d’épuisement. Nous exploitons des filons de plus en plus profonds, avec une teneur moindre en minéraux, ce qui nécessite de plus en plus d’énergie pour les extraire.

Ajoutez à cela le problème de la raréfaction de l’eau douce, l’effondrement des ressources biotiques, notamment des ressources de la mer, l’érosion des sols, l’acidification des océans… L’un des dangers majeurs qu’engendre ce basculement des écosystèmes, c’est la chute des capacités de basculement alimentaire. On l’a bien vu durant les dix dernières années : les sécheresses ont provoqué une diminution des récoltes dans des régions agricoles importantes, comme la Russie ou les Etats-Unis. La possibilité d’un effondrement devient à terme très claire.

Quels sont les autres révélateurs du chaos actuel, sur les plans sociaux et moraux ?

Nous atteignons des niveaux d’inégalité jamais vu dans l’histoire. Jusqu’à la révolution industrielle, aucune région du monde n’était deux fois plus riche qu’une autre. Car les sources énergétiques étaient limitées : les muscles des hommes, des animaux, le bois, le vent, les cours d’eau… Il ne pouvait donc pas y avoir d’énormes différences entre les sociétés. Mais aujourd’hui, pour donner un exemple, le Qatar est 428 fois plus riche que le Zimbabwe. C’est une situation inédite : jamais les richesses n’ont été aussi mal réparties, concentrées entre les mains d’une minorité. Jamais les écarts n’ont été aussi importants.

On arrive à l’extrême de ce à quoi peut aboutir l’individualisme forcené. L’insensibilité à la souffrance d’autrui est maximum. Et le pire c’est qu’elle est justifiée, légitimée : une minorité peut tout à fait accaparer les ressources de la planète et nuire aux autres. On a fini par perdre complètement de vue que le sujet dépend de la relation avec autrui. Le moi repose sur des liens, ce n’est pas une entité séparée, distincte. Le déni de nos liens aux autres devient faramineux, et c’est une des raisons de notre décrépitude morale.

D’après vous comment le clash pourrait-il se manifester dans les années à venir ?

J’ai étudié la question de la démocratie écologique : comment faire en sorte de revivifier les institutions pour faire face aux enjeux actuels. Je n’ai pas de modèle tout fait, je ne sais pas quelle forme définitive elle pourrait prendre. Les institutions dépendent de nos manières d’être et inversement : elles s’influencent mutuellement. La pénurie matérielle va nous contraindre à revoir notre organisation, nos valeurs, nos modes de vie en profondeur. Pour amorcer la pompe, je propose dans mes livres d’impulser des modifications institutionnelles. Plus on attend, plus il sera difficile de faire face. Si le sommet de Copenhague avait abouti, il était prévu de diminuer de 3% les émissions mondiales de CO2, chaque année, même si cela aurait été très difficile à atteindre. Imaginons que la conférence de Paris réussisse en 2015 : la mise en œuvre de cet accord à partir de 2021 exigerait pour le même objectif de contenir la hausse de la température moyenne du globe en deçà de 2°C à la fin du siècle, une réduction moyenne de 6 à 9%.

Je réfléchit à trois scénarios dans mes recherches : la démocratie écologique par le changement institutionnel ; une démocratie écologique qui reconnait la vulnérabilité de la société globale et qui encourage des expériences originales, des modes de vie alternatifs, des initiatives locales marginales qui pourraient être des laboratoires intéressants pour la société de demain ; et le troisième scénario c’est de penser la société de l’après effondrement, car il est probable qu’on se casse la gueule. Même si le pire n’est jamais certain. Je ne m’appelle pas Madame Soleil, mais si je voulais m’amuser à faire des prévisions, je pourrais dire qu’on risque de vivre un mélange entre le délitement de Rome, qui a pris des décennies, et le XIVème siècle, quand se sont déroulés à la fois la guerre de Cents Ans, le petit âge glaciaire et la peste noire qui a fait des ravages et a occis un tiers de la population affamée… Un mélange de ce type nous pend au nez. Avec les données dont nous disposons, cela fait partie des scénarios possibles.

La décroissance N°96 – Février 2013

samedi 20 juillet 2013

Le requin a tué, certes, mais dites la vérité aux réunionnais

Une jeune fille de 15 ans a été tuée par un requin, lundi 15 juillet, à la Réunion alors qu'elle se baignait dans la baie de Saint-Paul, à quelques mètres du bord. On s'étonne que, après avoir saccagé les mers et détruit une partie des ressources, ces grands prédateurs opportunistes, croquent de l'humain. ..Triste pour la gamine..Il est peut-être temps de dire la vérité.

On croyait que la chasse aux squales d'il y a un an avait tout résolu ! En réalité, ce n'est pas de l'abattage des requins qu'il s'agit, c'est l'utilisation du requin pour se débarrasser des carcasses des abattoirs réunionnais. Ce que personne ne veut dire au grand jour. Cette pratique des abattoirs est à la source de tout, mais la révéler serait la faire supprimer, et faire augmenter les coûts de fonctionnement. Or c'est cette déplorable habitude qui a accoutumé le requin de venir chercher sa nourriture près des côtes, mettant en danger non seulement le touriste, mais surtout le tourisme, déjà mal en point face à la baisse des tarifs sur la rivale voisine, l'île Maurice, et la hausse du confort de l'hôtellerie de luxe dans le nord-ouest de Madagascar ! Cela fait des mois que l'on veut cacher ces deux intérêts économiques qui entraînent une dissimulation (l'utilisation des requins comme nettoyeurs bon marché), et un mensonge : il n'y a pas de danger à se baigner à la Réunion si on ne s'éloigne pas de la plage. Tout cela est bien sûr orchestré par les puissants locaux qui ont, parfois, des intérêts dans les deux domaines.

La mort d'une jeune fille de quinze ans est un drame terrible.

Mais la réaction de certains élus et du Préfet local sont d'une absurdité déconcertante. : Ce serait comme proposer de tuer tous les tigres et les lions pour qu'on puisse, enfin, faire un safari en toute sécurité. Et pourquoi pas supprimer éliminer les oiseaux pour que les avions décollent tranquillement ?

L'océan n'est pas la propriété privée des surfeurs, des baigneurs ni des lobbies du tourisme..

Mais l'Homo Sapiens s'estime chez lui partout, alors il ne faut pas s'étonner que ce genre d'accident arrive. Et naturellement, ça sera le prétexte à un nouveau massacre d'animaux, ces petits impudents qui osent contester notre supériorité sur la planète.

Il y a des loups dans les forêts, on tue les loups ; il y a des ours dans les montagnes, on tue les ours ; il y a des requins dans la mer, on tue les requins... Bientôt un monde merveilleux où nos enfants n'auront plus que des milliards de mouches, de pigeons et de rats pour seuls compagnons ?

Combien de temps, faudra-t-il, si Dieu lui en laisse le temps, à l'homme pour comprendre que la nature ne lui appartient pas, qu'elle est parfois dangereuse pour lui et que cette dangerosité est nécessaire à l'équilibre naturel de la vie sur terre ?

Jean-Jacques Seymour
http://outremerlemag.fr

lundi 8 juillet 2013

Pierre Gattaz fait l'autruche

Pierre Gattaz : "Non à toute fiscalité écologique"

Invité du "Grand Jury" de RTL, la semaine dernière, le successeur de Laurence Parisot promettait un "Medef de combat". Sur l'écologie, il se place en opposition au gouvernement : non au moratoire sur les gaz de schiste, non à la fiscalité écologique ...

Ne surtout pas attendre. Pour Pierre Gattaz, nouveau patron du Medef, le gaz de schiste est "une filière d'avenir", il faut donc l'encourager. "L'énergie est un élément de compétitivité du pays depuis 30 ans", explique-t-il au micro du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, dimanche. "Nous avons réussi à faire une grande filière énergétique française qui est compétitive pour l'instant (...) le gaz de schiste est l'élément suivant", explique-t-il.

Le patron des patrons constate "un frein" de la part du gouvernement français. Il invite pourtant l'exécutif à lancer l'exploration, appelant à "faire confiance dans la science, les technologies, la recherche". "Il est bien évident que si nous devons polluer massivement l'environnement il ne faudra surtout pas le faire", tempère-t-il. Mais de quelle science et de quelle recherche parle-t-il ? La vraie, la belle, la désintéressée, la recherche publique ? Ou bien celle qui attend, à tout prix, un retour sur investissement et qui dépend des grandes multinationales. Concernant les gaz de Schiste quelle est la imite pour ce monsieur pour définir une pollution massive ?

Mais pour lui, l'exemple est à chercher du côté des États-Unis. "Regardons les Américains qui ont réussi à baisser le coût de leur énergie, qui coûte un tiers de moins que l'énergie européenne", assure-t-il. Pour convaincre, Pierre Gattaz utilise l'argument du chômage. "Il faut savoir si la France veut sortir [de la crise] par le haut, par l'emploi, par l'entreprise", affirme-t-il. Oui nous voulons sortir de la crise mais pas avec des méthodes issues des trente glorieuses et qui ont montré leur total échec en ne considérant l'Homme et l'environnement que comme des variables d'ajustement.

Non à la fiscalité écologique

Sur le dossier du diesel, là aussi, la position du patron du Medef est à l'opposé de celle du gouvernement. L'exécutif devrait prôner une première hausse de 0,4 centime par litre de diesel, l'équivalent en moins pour l'essence, puis 1 centime par an dans les années à venir.

Non, répond Pierre Gattaz. "On est submergés par les taxes", déplore-t-il. "Il faut être sérieux à un moment." Selon lui, la hausse du diesel causera trois problèmes. Le premier, une baisse du "pouvoir d'achat" pour les conducteurs. Le deuxième, un risque d’affaiblissement de la filière automobile diesel en France. Le dernier, une augmentation des coûts de transports.

Là encore, le patron des patrons joue sur la corde sensible de l'emploi. "Il faudra faire le choix du chômage ou de la création d'emploi", assène-t-il. L'homme se refuse à toute "fiscalité écologique", qui doit pourtant être étudiée à l'automne. "Ce sont des problèmes d'ingénieurs", balaye-t-il. "Faisons confiance à nos entreprises", demande Pierre Gattaz, assurant que des "efforts considérables" ont été réalisés en France en matière environnementale.

Foutaise que tout cela, greenwashing que vos efforts !!! Jamais les alertes n'ont été autant prégnantes, jamais les signaux n'ont autant été au rouge.

Ainsi selon Pascal Durant  "Le Medef a réussi un miracle. Trente ans après, ils ont à leur tête un fils à papa plus réactionnaire que son père. Il va y avoir une heure de vérité pour ce patronat qui est le plus arriéré, le plus conservateur et le plus réactionnaire que la planète porte. Ces gens auront des comptes à rendre à la nation. Le Medef bloque toute possibilité d’avancée. Le retour à la bougie, c’est eux".

En effet, réveillez-vous Monsieur le patron des patrons, l'heure n'est plus à jouer, l'heure est aux changement de paradigmes. Vous pouvez jouer un rôle majeur pour un monde durable encore vous faut-il ouvrir les yeux sur les réalité géologiques, climatique et écologiques du seul vaisseau spatial que nous ayons.

mercredi 3 juillet 2013

Notre-dame-des-Landes : Frédéric Cuvillier précise les modalités de poursuite du dialogue

Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, vient de transmettre aux parlementaires écologistes Ronan Dantec et François de Rugy une copie du courrier qu’il a envoyé au préfet de région Pays de la Loire, Christian de Lavernée. Ce courrier cadre la façon dont doivent se poursuivent les études complémentaires du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.


Le ministre rappelle l’engagement du gouvernement à « respecter et mettre en œuvre » les préconisations des trois commissions qu’il a mandatées.

Il en cite deux :

Un débat contradictoire

Approfondir l’évaluation des coûts du réaménagement de l’actuelle aérogare et des stationnements, dans la perspective où le site actuel serait maintenu, avec des perspectives de 5, 7 et 9 millions de passagers. Le travail doit aussi porter sur les plans d’exposition au bruit correspondant.

« Cette évaluation devra être soumise au débat contradictoire », précise le ministre. Il demande de constituer un nouveau groupe de travail associant « étroitement » les acteurs locaux, « dans un souci de pluralisme pour en garantir le sérieux ». À chaque étape, ajoute Frédéric Cuvillier, « le caractère ouvert du débat devra être garanti par l’accès de tous aux données d’études certifiables ».

Pas de travaux sans levée des réserves

Les mesures de compensation environnementale. Là encore, le ministre est très précis. Une part des préconisations des commissions concerne la faisabilité des mesures de compensation environnementale et nécessite la réalisation de vérifications supplémentaires. « Les travaux ne pourront s’engager tant que cette faisabilité n’aura pas été démontrée. Le gouvernement sera attentif à ce que ces réserves soient levées et sollicitera une expertise scientifique et technique sur les réponses apportées ».

Rappelons que les experts scientifiques avaient rendu un rapport extrêmement sévère vis-à-vis de la méthode proposée par le groupe Vinci, et son application à Notre-Dame-des-Landes. Le collège d’experts avait dressé une liste de douze réserves à lever avant que le projet, situé en quasi-totalité dans des zones humides, puisse être poursuivi.

Le commentaire de Ronan Dantec, sénateur Europe Ecologie les Verts.

« C’est avec intérêt que je prends connaissance des éclaircissements apportés par le Ministre des transports, après une interview du Préfet de Loire-Atlantique qui nous apparaissait contradictoire avec les principes énoncés lors de la mise en place de la commission du dialogue, principes réaffirmés par François Hollande dans une interview au quotidien Ouest-France. »

« M’étant fortement engagé, en novembre dernier, sur la nécessité d’une démarche de médiation, je note qu’il y a dans ce courrier des réponses précises à un certain nombre de points (méthodologie de réévaluation de la saturation de Nantes-Atlantique notamment) et je relève la volonté affirmée par l’Etat de confier l’animation de ce groupe de travail à une personnalité indépendante. »

« L’engagement de l’Etat de ne pas lancer les travaux sur le site tant que la faisabilité des mesures compensatoires ne serait pas démontrée était particulièrement important pour poursuivre dans le sens d’un apaisement sur le terrain ».

Mon commentaire : 

Bien mais peut mieux faire ... 
Arrêt total de ce projet absurde, imposé et inutile !!!