"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 30 décembre 2012

L’art des grands projets inutiles


Les grands projets d’aménagement du territoire ne visent pas toujours à satisfaire des besoins. Pour vendre la construction d’une ligne de train à grande vitesse que peu de gens souhaitent utiliser ou celle d’un aéroport dans une région qui n’en nécessite pas, ingénieurs, promoteurs et maîtres d’ouvrage rivalisent d’habileté et de rhétorique. Justifier l’inutile est devenu une véritable culture dont on peut saisir les règles, les rites et les rythmes en lisant la conclusion d’un séminaire — fictif — sur le sujet.

Vous, bâtisseurs de cathédrales du nouveau millénaire, poursuivez un dessein plein d’esprit et de noblesse. Mais la population ne comprend pas toujours le sens de vos rêves. « Votre projet ne sert à rien ! », vous oppose-t-on parfois. Comment, dans ces conditions, faire fructifier vos ambitions ?

Les intervenants que nous venons d’entendre ont su nous faire partager leur inestimable expérience, et je vais tenter de dégager les axes stratégiques forts qui vous aideront à y parvenir.

Commençons par les transports. C’est un réconfort pour le bâtisseur contemporain que d’observer une campagne traversée comme l’éclair par des trains perchés sur leur digue de ballast. La course à la mobilité est synonyme de réussite. Nos sociétés vivent à la vitesse d’Internet. L’économie est un écheveau de flux tendus. L’homme doit s’y soumettre, et ce secteur offre un large éventail d’opportunités.

Pour séduire vos interlocuteurs, la démesure sera votre premier atout. Incitez vos ingénieurs à ébaucher des plans pharaoniques : percer cinquante kilomètres de tunnel sous les Alpes pour le tracé du train à grande vitesse (TGV) Lyon-Turin, mettre en valeur des milliers de mètres carrés de bocage pour implanter un aéroport dans la région nantaise, creuser sous la ville de Barcelone… L’exploit technologique, nourrissant l’orgueil national, occultera les désagréments pour les autochtones.

Sachez tirer parti de la concurrence entre métropoles : elle favorise le gigantisme et sert vos projets. Labourez le terrain politique en flattant la mégalomanie des grands élus qui rêvent tous d’une tour Eiffel dans leur cité. Une fois que vous aurez gagné leur confiance, ils sauront faire pression sur la cohorte des élus plus modestes, dont les finances seront ponctionnées même si les retombées pour leur territoire n’existent que sur le papier. Afin qu’aucune objection ne s’élève, votre pari sur l’avenir devra être pourvoyeur d’emplois. Le chantier terminé, si l’on vous fait remarquer que les promesses ne sont pas tenues, il sera toujours temps d’échafauder des analyses vous dédouanant : la crise, la crise ! Jouez de vos accointances gouvernementales pour obtenir un label d’intérêt général : ce dispositif administratif procure un véritable passe-droit.

Entourez-vous de bureaux d’études maîtrisant l’art de sophistiquer les dossiers jusqu’à les rendre indéchiffrables. Quand le fait le plus anodin se présente de manière abstraite, les curieux se découragent. La science étant l’apanage des scientifiques, seul un polytechnicien sera en mesure de compter les trains d’une ligne L durant un temps t. Pour se forger un avis, les élus s’en tiendront aux conclusions de vos études sérieuses, véridiques et bien intentionnées. Inutile, en revanche, de déployer trop de subtilité pour approcher la presse régionale : c’est un allié toujours fiable, et la générosité de votre régie publicitaire sera perçue par ce secteur sinistré comme un geste en faveur de la liberté de la presse.

Lorsque vous vous estimez en mesure d’œuvrer en harmonie avec les élus et les médias, présentez le plan de financement. Le secteur français de la grande vitesse fonctionne selon un schéma avisé. Réseau ferré de France (RFF) cumule des dizaines de milliards d’euros de dettes. Plusieurs lignes à grande vitesse (LGV) sont déficitaires, et le réseau secondaire se détériore. Pourtant, il faut se féliciter qu’une élite mobile bénéficie des TGV. Même si l’Espagne, numéro un européen en la matière, se trouve en pleine tempête financière, l’audace commande de persister dans la construction de deux mille kilomètres de voies nouvelles, pour un budget moyen de 20 millions d’euros le kilomètre.

Pour financer ces projets à la viabilité économique plus que douteuse, il est capital d’emprunter la voie des partenariats public-privé. En obtenant la construction, la maintenance, la gestion et l’exploitation d’une infrastructure, votre maîtrise sera totale, et les collectivités publiques vous seront pieds et poings liés. Vos experts expliqueront que vos bénéfices reflètent votre patriotisme, et le fardeau des pertes publiques sera dépeint comme un moindre mal au regard des emplois — hum ! — créés.

Au vu de l’ampleur des déficits budgétaires actuels, l’enveloppe présentée (qui explosera par la suite) pourra sembler exorbitante à vos commanditaires. Afin qu’ils fassent avaler aux contribuables des pilules de plusieurs milliards d’euros, fournissez-leur des chiffres propres à enivrer les plus sceptiques. Certaines données sont à minimiser, d’autres à amplifier. C’est en spéculant sur des besoins futurs que vous hypnotiserez vos concitoyens. Multipliez les tonnes de fret de marchandises et les passagers par millions, sans hésiter à flirter avec l’absurde. Seul un avenir où vous aurez gagné pourra vous donner tort.

Si le domaine du transport ferroviaire réserve de juteux contrats, ne négligez pas l’aérien, à l’exemple du projet d’aéroport du Grand Ouest, à Notre-Dame-des-Landes. Nantes est certes pourvue d’un aéroport sous-exploité, et la région, en cul-de-sac, en accueille déjà douze. Mais c’est oublier que l’époque est à la virtualité. Car enfin, il n’est nul besoin de besoins pour faire prospérer une idée !

Evoluer avec son époque a un coût. Il est bien sûr regrettable d’ensevelir des hectares de biodiversité sous des bijoux de technologie, mais ces sacrifices sont indispensables. Avec une législation de plus en plus contraignante, vos infrastructures doivent offrir des garanties d’insertion écologique et paysagère. Il existe de nombreux artifices pour enduire acier et béton du vert HQE (haute qualité environnementale) : un musée sur l’agriculture locale, des panneaux solaires, un toit végétal…

Il vous faudra, sur ce dossier, conserver un moral à toute épreuve. Car, malgré tous vos engagements, les écologistes aboieront. Ils seront rejoints par une foule d’esprits influençables, dont l’approche naïve peut dresser un obstacle imprévu. Un retraité dans la force de l’âge se révèle parfois un adversaire opiniâtre, qui va décortiquer vos plans de manière obsessionnelle. On le déplore au Pays basque, autour du projet de LGV vers l’Espagne : un argumentaire enflammé, livré par deux trublions, est relayé par les réseaux alternatifs. Misez sur votre service de communication pour leur barrer l’accès aux médias de grande envergure. Évitez que la contestation ne s’étende, ne devienne emblématique ou gagne les tribunaux administratifs, au risque d’un gel des chantiers.

Une bataille de chiffres ne peut opposer que des adversaires de même catégorie. Face aux arguments amateurs, invoquez la rigueur technocratique de vos spécialistes. Avec l’ardeur des pionniers, brandissez l’intérêt national, voire international, face à la vision passéiste de vos contradicteurs. Revendiquez votre participation sincère et transparente aux concertations publiques. Compte tenu de vos soutiens politiques et médiatiques, le dialogue, mené selon les méthodes adéquates, ne devrait pas vous inquiéter.

La contre-offensive doit être graduée. Vous devrez peut-être piloter une campagne de dénigrement par voie de presse. Si vous n’étouffez pas la révolte dans l’œuf, votre lobbying devra œuvrer à la criminalisation de l’opposition à votre ouvrage. A la légitimité revendiquée par les protestataires, répondez par la légalité institutionnelle et le recours à la force publique. Et si on vous accule au bras de fer, montrez votre détermination ; vous aussi avez le droit de vous exprimer ! Au nom de l’intérêt général, assignez, inondez les protestations sous des nuages de gaz lacrymogène, distribuez les amendes par milliers et faites éventuellement interpeller à tour de bras, comme en Allemagne pour la nouvelle gare de Stuttgart. La bataille peut aussi se gagner manu militari, comme nous l’enseigne l’expérience contre le maquis radical des « No TAV » du val de Suze, en Italie. Si la tournure des évènements l’impose, la possibilité de décréter un chantier « zone militaire d’intérêt stratégique » n’est pas à écarter.

Certes, planifier un grand marché public s’avère de plus en plus laborieux ; mais le jeu en vaut la chandelle. Les concessions accordées par les autorités s’étalent de nos jours sur plus d’un demi-siècle. Pour votre entreprise et vos actionnaires, c’est la promesse de décennies de prospérité. D’autant que l’éventail des pyramides du futur ne cesse de s’élargir : groupes hospitaliers, centres commerciaux, quartiers d’affaires, infrastructures sportives, tours ... Pour paraphraser George Orwell, dont l’un des personnages déclarait : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force », je n’hésiterai pas à l’affirmer : l’inutile, c’est rentable !

monde-diplomatique.fr

jeudi 27 décembre 2012

Notre Dame des Luttes !

Voici le documentaire de 52 minutes de Jean-François Castell qui a mis en ligne, en un acte de solidarité, l'intégralité de son travail consacré à la lutte des opposants à Notre Dame des Landes .

Ce no comment laisse volontairement la parole aux opposants, ceux de la première heure comme l'agriculteur Michel Tarin et ceux arrivés plus récemment sur le site pour lutter contre le projet d'aéroport du Grand Ouest.Tous les Zadistes expriment ainsi une solidarité, une expérience de vie et de lutte en commun loin de l'image que le gouvernement et les élus locaux souhaiteraient que nous croyons, loin de cette image de terroristes. 

Cette résistance est une résistance réfléchie, argumentée, légitime et salutaire.

Ce documentaire montre bien que si nous gagnons - et nous gagnerons - ce sera grâce à toutes les mobilisations qu'elles soient sur le terrain, dans les champs, les rues, les réseaux sociaux ou bien encore auprès des politiques. Ce grand mouvement, qui ne faibli pas, même si les médias n'en parlent plus, se nourrit de tous.

J'en suis, ils en sont, vous en êtes, nous en sommes tous et tous ensemble !!!



Lire aussi 
de Hervé Kempf

mercredi 19 décembre 2012

Notre Dame des Landes : petits arrangements


Quand le président de Vinci Airports
travaillait pour le ministère des Transports.

Nicolas Notebaert, aujourd’hui à la tête de Vinci Airports, conseillait le ministre des Transports et de l’Équipement au moment où le projet de futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes ressortait des cartons et que s’amorçait localement le débat public.

Bastamag

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Notre Dame des Landes est un projet caduque
avant même d’avoir commencé. 

Nous sommes bientôt en 2013 et il suffit d’ouvrir le dossier pour voir que deux éléments remettent en cause le projet :

  • Le scénario le plus pessimiste de rentabilité du projet repose sur un taux de croissance de 1,9% et un prix du baril, en 2025, de 60 euros. Le scénario le plus optimiste pour l’aéroport est encore plus irréaliste, puisqu’il envisage un taux de croissance de 2,4%.
  • La modification déjà intervenue entre le projet initial, déclaré d’utilité publique, et le projet actuel, qui fait l’objet de la concession, remet en cause la base juridique initiale. En effet, ne peut être réalisé que le projet déclaré d’utilité publique. Le fait que la superficie foncière ait été réduite de moitié, même s’il s’agit d’une bonne nouvelle pour la protection des terres, remet en cause la validité de la Déclaration d’utilité publique (DUP).


Corinne Lepage

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les parlementaires alertés sur les trucages de la DGAC

Nexus est une association britto-angevine d’utilisateurs de transports en commun. Elle a découvert que la DGAC (Direction générale de l’aéronautique civile) a gonflé le trafic aérien estimé en 2020 et 2050 du futur aéroport de Notre-Dame des Landes en agglomérant les trafics assurés par l’avion et le rail.

L’association a alerté, le 17 décembre 2012, l’ensemble des députés et des sénateurs à ce sujet par lettre ouverte communiquée aussi au Ministère des Transports, à RFF et à la FNAUT. RFF a refusé de faire des commentaires à ce sujet, mais un cadre de la direction Bretagne-Pays de Loire confie que le « projet d’aéroport est transcendé par de fortes implications politiques qui tendent parfois à primer sur les aspects purement techniques ».


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Un enfumage de première classe.

Claude Chéreau (président de la commission du dialogue sur l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, nommé(e) par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault) prévient qu'il n'est pas question "d'aborder le fond du dossier", donc la remise en question du projet. Des propositions pourraient être transmises au Premier ministre, notamment pour mieux faire accepter le projet aux habitants.

Pour mieux t'enfumer mon enfant, pour mieux t'enfumer !!!

mardi 11 décembre 2012

Le nouveau boulot de monsieur Hulot

Nicolas Hulot vient d’être nommé «envoyé spécial pour la protection de la planète» par not’ bon président François Hollande. Le titre fait de l’effet. Nous avons donc un missi dominici des écosystèmes. Reste à savoir ce que l’ancien globe-trotter médiatique de TF1 pourra accomplir à ce poste. Reste à se demander comment le candidat malheureux à la candidature Europe-Écologie-les-Verts utilisera cette nomination pour préserver notre vaisseau spatial.

J’aime bien Nicolas Hulot, je le connais depuis des décennies. Je suis parti avec lui faire l’idiot à l’œil émerveillé parmi les volcans et les ours bruns du Kamtchatka. Nous avons cherché, dans des mares bouillonnantes et acides, des bactéries voisines de celles qui ont incarné l’origine de la vie. Je me suis souvent retrouvé à son côté dans des conférences ou des débats, pour les enfants et les plus grands, à l’école comme à la radio ou dans les étranges lucarnes.

Le boulot dont il vient d’hériter a des aspects sympathiques. La tâche sera bénévole et, nous dit-on, «bénéficiera de l’appui des ministères compétents». Elle aura pour ambition de «sensibiliser, informer et mobiliser» le grand public : parfait ! Il s’agira d’«une mission internationale diplomatique» qui s’inscrira «dans la tradition universaliste de la France», afin d’«entretenir un dialogue régulier sur les enjeux du long terme, climatiques et planétaires» : j’adhère ! Bien entendu, et comme tout le monde, j’ignore comment, dans ce schéma, Nicolas Hulot abordera les dossiers écologiquement incorrects de Notre-Dame des Landes, du Lyon-Turin, [...].

L’«envoyé spécial pour la protection de la planète», affirme-t-il, gardera son «entière liberté de parole». Je le crois. Le problème ne réside pas dans sa sincérité ou dans sa capacité à conserver son jugement. La difficulté gît dans les caractéristiques mêmes de sa fonction. Que peut espérer un ambassadeur des climats et de la biodiversité ? Dans quels coins de la planète doit-il aller batailler ? Quels succès peut-il espérer ?

J’ai une certaine expérience dans ce domaine : mes vingt années de travail comme « bras droit » du commandant Cousteau.

Jacques-Yves Cousteau, c’était Nicolas Hulot, mais en beaucoup plus célèbre. Il avait eu la palme d’Or à Cannes pour Le Monde du silence (avec Louis Malle). Il avait coiffé son bonnet rouge dans plus de cent vingt films de télévision, diffusés dans plus de cent vingt pays du globe. Au meilleur de son histoire, la Fondation Cousteau (dont j’ai été l’un des créateurs, en 1981) ne comptait pas quelques milliers de membres, comme la Fondation Nicolas Hulot, mais près de cent mille en France et plus de deux cent cinquante mille aux États-Unis. Cousteau n’était pas l’ambassadeur écolo d’un président de la République française : le monde entier l’appelait « Captain Planet ». Lors de la conférence mondiale de Rio de Janeiro, en 1992 (nous y fûmes !), il a été présenté à la tribune en premier, avant le président du pays organisateur (le Brésil), avant le président américain George Bush, avant François Mitterrand, avant tous les autres chefs d’État.

Jacques-Yves Cousteau, c’était Nicolas Hulot, mais célèbre au fin fond de l’Ouganda, de la Papouasie, du Sahara ou de la Mongolie intérieure. Je l’ai vu maintes fois décrocher son téléphone et obtenir, dans la minute suivante, le dirigeant du monde dont il avait besoin. Cependant, fort de cette aura, en ayant pour arme cette réputation universelle du « Captain Planet », qu’avons-nous obtenu en écologie ? Je suis triste de devoir l’écrire : peu de chose. Nous avons hurlé contre les marées noires, et obtenu quelques aménagements dans la construction des pétroliers et les règles de navigation. Nous avons bataillé contre la chasse à la baleine, et fait adopter, en 1986, le moratoire qui protège les grands cétacés ; ce qui n’empêche pas le Japon et quelques autres de continuer à massacrer ces espèces. Nous avons (avec l’aide de Michel Rocard et du premier ministre australien de l’époque) remporté une victoire mémorable et essentielle contre les firmes minières et pétrolières qui voulaient exploiter le grand continent du Sud : nous avons fait prolonger de cinquante ans le Traité de l’Antarctique.

Hormis ces succès, quoi ? Pas grand chose de durable. Des mesures de protection locales, pour quelques récifs de coraux, quelques hectares de forêt vierge, quelques sites exceptionnels… Globalement, bien davantage de déceptions que de joies. Nous avons alerté le monde entier sur l’effondrement des ressources vivantes de la mer : aucun effet ! Le drame est consommé : l’océan est un désert. Nous nous sommes battus (il y a bientôt trente ans) pour éviter le réchauffement climatique : la situation est bien pire aujourd’hui qu’alors. Nous avons tenté – en vain, là aussi – de faire adopter par l’assemblée générale de l’ONU la « Déclaration universelle des droits des générations futures » : c’était un texte capital, qui aurait pu changer bien des lois et bien des pratiques. Nous n’y sommes pas parvenus…

Quand je vois des magazines titrer sur la « dictature verte » ou la « tyrannie des écolos », je me gondole. Les écologistes ont perdu quasiment tous leurs combats depuis qu’ils ferraillent sur le front du climat, de la biodiversité, des pollutions et des saccages, autrement dit de la bêtise humaine.

Lorsque je regarde Nicolas Hulot partir au combat avec son nouvel uniforme d’« envoyé spécial » du président Hollande, je ne puis m’empêcher d’éprouver deux sentiments aussi puissants que contradictoires.

Le premier : la solidarité. Vas-y, Nicolas, je suis avec toi, déterminé à continuer le combat ! Ton nouveau boulot, c’est celui de Sisyphe : nous autres, écolos, nous le connaissons bien et nous sommes prêts à nous y coller tant qu’il le faudra.

Le deuxième : le fatalisme. Je l’exprime dans mes livres avec ce que je puis y ajouter d’humour noir : « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! » Même Cousteau , même Hulot n’y changeront pas grand chose. Cela ne devrait plus prendre beaucoup de temps !