"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 17 décembre 2011

Haro sur les écolos !

Les ouvrages qui pourfendent "l'intégrisme vert" fleurissent depuis trois ans, l'essai de Pascal Bruckner en est le dernier exemple. La plupart de ces livres utilisent pourtant des arguments mensongers.

C'est bien connu, les écologistes sont des génocidaires, des meurtriers de masse et leurs lubies d'enfants gâtés tuent chaque année, indirectement, des millions d'enfants africains. C'est ce que semble nous dire P. Bruckner, en page 175 de son livre "Le fanatisme de l'apocalypse" : "La prohibition du DDT, sous la pression des groupes environnementaux des pays riches, dans les années 1970, a provoqué une recrudescence du paludisme dans le sud, c'est-à-dire des millions de morts". A l'évocation de "l'argument DDT" les écologistes regardent leurs pieds, préférant tirer un voile pudique sur cette déplorable affaire pendant que leurs adversaires boivent du petit lait en dénonçant victorieusement, l'intégrisme vert. Un cadeau du ciel pour eux, leur permettant de clore, pour de bon, une conversation enflammée sur la place de l'homme dans la nature. Pascal Bruckner n'est pas le seul à rappeler les exactions des écologistes, ainsi le politologue B. Tertrais, dans son essai, "l'apocalypse n'est pas pour demain", le dégaine en page 50 et sur la blogosphère, l'argument DDT est partout. A noter également que, dans cette même veine, l'agence américaine pour le développement international (Usaid) aurait refusé, sous la pression du "politiquement correct vert", de financer des programmes de lutte contre le paludisme pour cause d'utilisation de DDT.

Cette affirmation est désormais omniprésente sur internet, tellement présente, sur la blogosphère, aux liens hypertextes érigés en preuves indémontables, qu'elle s'impose désormais comme la version officielle de l'histoire.

Et pourtant … et pourtant cette histoire est complètement imaginaire. Au moins les lecteurs de ce texte seront-ils désormais informés. Complètement imaginaire car, pour ses usages de contrôle des moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme, le DDT n'a jamais été interdit ni en Afrique, ni nulle part ailleurs. Histoire complètement imaginaire mais tellement prégnante, que l'Usaid a été obligée de publier, sur son site internet, en 2005, une mise au point spécifiant qu'aucun financement de projet n'avait jamais été rejeté au motif d'utilisation de DDT. Enfin et pour finir, le seul texte international qui réglemente l'usage du fameux DDT est la convention de Stockholm qui précise explicitement, dans son annexe B, que tout usage du DDT, à des fins de contrôle des vecteurs de maladies est ... autorisé.

Toutefois si l'on devait trouver une trace de vérité dans cette légende urbaine, car cela en est une, on pourrait dire qu'il est vrai que le DDT est beaucoup moins utilisé, dans le monde, et cela principalement pour des raisons de résistances apparues dans les populations de moustiques (OMS 1970) dans certains pays tropicaux, justifiant l'abandon de l'insecticide miracle. Question de bon sens ... "l’intégrisme vert" n'y apparaît donc pas pour grand-chose.

D'autres rumeurs écolophobes sont venues polluer le paysage du monde scientifique ces dernières années, relayées par la publication d'une abondante littérature au désagréable goût de désinformation. Il en est ainsi de tous ces ouvrages consacrés à la remise en cause du changement climatique destinés à mettre en pièce "l'intégrisme vert". Mais très souvent, les chevilles argumentaires proposées par les écolophobes sont de grossières torsions de faits pourtant bien établis et qui font l'objet de larges consensus chez les scientifiques compétents (Cf. "Climat. Le vrai et la faux" V. Masson-Delmotte. Le Pommier Ed, 2011). L'augmentation des Gaz à Effet de Serre qui réchauffe le climat, les CFC qui détruisent la couche d'ozone, les effluents agricoles responsables des marées vertes, l'amiante cancérigène sont systématiquement relativisés ou réfutés par les écolophobes, alors que ces affirmations sont étayées par des centaines d'études publiées, après expertises, dans des revues scientifiques à comité de lecture. Plus subtile encore consiste à citer, sur un domaine précis, une étude marginale et réfutée de longue date … en omettant, bien sûr, de préciser qu'elle a, finalement, été rejetée* par les spécialistes de la discipline.

Alors, qui au final se retrouve dans ce mouvement de dépréciation du travail scientifique relayé par les écologistes ? L'activisme en ligne des thinck tanks américains ultra-conservateurs ou libertariens a transformé la Toile en un réservoir inépuisable d'arguments repris, traduits, enrichis et repris encore ... même quand ils ont été réfutés et démontés par les chercheurs compétents. Ainsi le "Mythe climatique" reprend très fidèlement ce que l'on peut lire dans la blogosphère américaine. Actuellement la rumeur la plus puissamment véhiculée est celle, selon laquelle le Groupe International d'Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) serait infiltré par les écologistes. Ainsi Luc Ferry de déclarer : "Le GIEC, c'est un groupe où sont cooptés des patrons d'associations qui sont souvent des idéologues écologistes". Pourtant, le GIEC est structurellement conçu pour produire des rapports très conservateurs en présentant une synthèse consensuelle de la littérature scientifique, rédigée par plusieurs centaines de chercheurs et expertisée par des milliers d'autres. Ainsi donc en France, cette ecolophobie est portée par certains intellectuels qui s'engouffrent dans la voie de la facilité et du sensationnalisme et participent, de fait et sans esprit critique, à colporter des concepts faux. Il est toujours décevant de devoir dénoncer le manque d’honnêteté de certains intellectuels français qui devraient pourtant se sentir les héritiers des lumières.

Et quelles sont les motivations de ces écolophobes ? Difficile de répondre tant elles sont potentiellement multiples. Concernant Allègre on pourrait penser que certains, l'âge venu, ont du mal à passer la main et sont en manque de reconnaissance publique. L'écolophobie américaine quand à elle, est surtout motivée par la défense de la liberté économique. Les questions environnementales sont vues, outre atlantique, comme des entraves à la liberté d'entreprendre – un avatar du communisme. En France cela serait plutôt notre rapport au progrès. Progrès que nous associons généralement à la technique. Beaucoup tiennent énormément à l'idée qu'elle permet et permettra de régler tous les problèmes. Progrès et techniques sont, chez nous, étroitement associés au culte de la consommation que l'écologie remet en cause.

Ainsi donc, à l'instar du débat qui a été mis en avant, concernant la question climatique, et qui n'a porté que sur la réalité ou les causes principales du changement climatique- alors qu'il y avait consensus au sein de la communauté scientifique - et qui aurait dû porter sur la manière dont nous devrons nous adapter et nous préparer au changement climatique, nous devrions résister et ne pas nous laisser entrainer - tout en les dénonçant - sur de faux débats superficiels, servis par des groupes conservateurs et malintentionnés, afin de nous concentrer sur la manière de créer un monde humainement durable en équilibre avec son seul vaisseau spatial. Dommage que des intérêts à court termes et égoïstes viennent polluer le débat.

Bruno BOMBLED, largement inspiré de Stéphane Foucart (Le Monde. 5 Novembre 2011)

* La science est le royaume du doute et de la remise en cause des idées, en effet l'un de ses principes de fonctionnement est d’émettre des hypothèses pour ensuite les éliminer quand elles sont prouvées comme étant finalement fausses.

mercredi 7 décembre 2011

« Les penseurs visionnaires craignent une guerre »

Peu d'intellectuels pensent la crise de manière globale, à l’exception d’une poignée d’« éclaireurs », estime Jean-Michel Valantin, chercheur spécialisé en environnement.


terraeco : Les éclaireurs de la crise globale sont-ils des intellectuels comme les autres ?

Jean-Michel Valantin : Non, leur rareté indique leur différence. A l’heure d’une hyper spécialisation de la pensée, ils savent réfléchir à une échelle globale et sont donc bien placés pour analyser la crise à venir qui est de nature globale, car multifactorielle. Ils réfléchissent en amont, à partir de plusieurs variables, comme l’économie, le climat, les ressources naturelles, la finance, l’agriculture, la santé, la sécurité en comprennent les croisements et les effets domino en cours. Ils ont bien sûr souvent une spécialisation au départ, comme la défense, la géopolitique, la philosophie, la sociologie, l’urbanisme ou l’histoire, mais ils les éclairent avec d’autres champs. Par ce jeu d’interactions entre différentes disciplines, ils aboutissent tous au même cocktail explosif, une crise globale sans précédent à l’échelle de la planète. Ils diffèrent en revanche sur les capacités de réaction et de résilience des hommes face à cette crise. Deux camps se dessinent, les optimistes et les pessimistes.

Nous comprenons que la crise globale résulte d’une tragique combinaison de facteurs. Qui sont aujourd’hui les penseurs qui perçoivent le mieux ces interdépendances ?

J-M V : Deux auteurs me semblent incontournables. Michael Klare est un grand analyste des questions stratégiques et militaires américaines depuis dix ans. Il est l’un des meilleurs analystes sur le lien entre les conflits liés à la compétition pour les matières premières, le pétrole et les ressources géologiques. Il permet de comprendre le lien entre la sécurité et l’environnement. C’est déjà très important.

J. Howard Kunstler, urbaniste, spécialisé sur les grandes banlieues américaines qu’il considère comme « le plus grand gaspillage de ressources de l’histoire humaine », part d’un angle plus atypique. Il décrypte les interactions entre environnement, société et sécurité à l’échelle planétaire. Il appelle notre XXIème siècle « le siècle de la longue urgence », dans lequel les problèmes de changement climatique, de crise des hydrocarbures, de pénurie d’eau et de nouvelles pandémies, vont entrer en synergie, ce qui aboutira à une grande fragilisation des sociétés. Cela posera selon lui inévitablement des questions de sécurité et de défense, car il faudra assurer l’accès à la nourriture et gérer les conflits.

Une fois la crise planétaire arrivée, comment les sociétés réagiront-elles ? Y aura-t-il forcément des conflits ?

J-M V : Je reformule la question, les questions environnementales vont-elles entraîner la guerre ou la paix ? Malheureusement la plupart de ces visionnaires penchent pour la guerre. Jacques Blamont, ancien directeur du CNES (agence française de l’espace, ndlr) et responsable du programme Ariane, montre bien le risque de convergence entre les évolutions environnementales et les nouvelles évolutions technologiques stratégiques, comme le problème de la prolifération des armes nucléaires. Le risque, c’est que les inégalités augmentent. Les territoires du Nord, selon lui mieux préparés, seront une valeur refuge, un lieu probable de résilience, tandis que ceux du Sud subiront de plein fouet la crise. Tout cela risque de générer une montée des agressions asymétriques, le Sud se retournant alors contre le Nord. On risquerait ainsi d’aboutir à deux mondes totalement séparés, l’un préservé, comprenant l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest, et l’autre, c’est-à-dire le reste du monde, durement touché, sous tension. Pour continuer à se préserver, des stratégies de plus en plus dures seraient mises en place par les pays du Nord. Et les tensions idéologiques ne pourront que se renforcer.

Et la vision optimiste ?

J-M V : Harald Welzer a posé une excellente question qui est le titre de l’un des ses ouvrages, Pourquoi on tue au XXIème siècle. Il y analyse les facteurs de mortalité induits par le réchauffement climatique et les facteurs de tension sociale, ainsi que les risques de radicalités idéologiques. Il redoute la mort de populations entières en Afrique, du fait de la sécheresse. L’Afrique, selon son analyse, combine tous les grands facteurs de vulnérabilité, politiques, environnementaux et économiques. Il appelle un réveil éthique, se bat pour une solution solidaire, consistant tout simplement à ne pas laisser mourir le continent africain. André Lebeau, ancien directeur du CNES, analyse lui aussi le rapport entre l’humanité et son environnement sous l’angle de la crise des ressources. Pour lui, l’impasse impose impérativement de raisonner en termes de partage, les conditions d’existence sur la planète ne pouvant être l’apanage d’un sous-groupe ou d’une zone géographique. Lui aussi se bat pour une solution plus positive, pour une culture du partage.

Enfin, Jeremy Rifkin, en proposant une lecture de l’humanité sous l’angle de l’empathie, ouvre également une voie d’espérance. Il est convaincu que l’empathie est une donnée constituante de l’homme qui pourra le sauver de la catastrophe ou en tout cas lui permettre d’agir avec plus de solidarité au moment de la catastrophe. Bien sûr, Edgar Morin, en appelant lui aussi à une réaction éthique, participe de ce mouvement.

A l’exception d’Edgar Morin, aucun auteur dans cette liste n’est connu du grand public, c’est inquiétant. N’y a-t-il donc pas aujourd’hui, parmi les intellectuels médiatisés, de visionnaires aptes à prévenir de ce qui arrive ?

J-M V : Les intellectuels les plus audacieux, les plus lucides et les plus tournés vers les temps présents à venir, sont ceux qui sont les mieux outillés pour penser la crise. Ce ne sont donc pas ceux, très nombreux, qui se consacrent à revisiter encore et encore l’histoire de la philosophie. Parmi les intellectuels médiatisés, Peter Sloterdijk et Slavoj Zizek sont selon moi les plus pertinents. Ils ont une approche à la fois extrêmement lucide et multifactorielle. Des penseurs renommés comme Christopher Lash, Karl Polany, Norbert Elias, ou aujourd’hui dans un autre registre, par exemple Jared Diamond, avec son fameux ouvrage Effondrement, dans lequel il analyse l’extinction de certaines civilisations du fait de la raréfaction des ressources conjuguée à des décisions politiques inadaptées, offrent tous une approche consciente de la fragilité de l’édifice sur lequel nous avons bâti nos sociétés.

Peu de ces auteurs sont connus du grand public ! Alors comment peut-il être prévenu de ce qui arrive ? Comment la société dans son ensemble peut-elle savoir ?

J-M V : La crise à venir est également très bien sentie pas les artistes, qui sont depuis toujours des capteurs de signaux faibles, elle est palpable là où sont mis en scène la peur et les mauvais pressentiments, au cinéma, la télévision, les romans de science-fiction, et cela peut être des succès commerciaux mondiaux. Franck Herbert, dans le livre de science-fiction Dune qui a donné le film du même nom, montre parfaitement le lien entre la maitrise des ressources vitales et l’exercice de la puissance. Le Seigneur des Anneaux met également en scène le danger à rompre les grands équilibres. Plus récemment, le dernier James Bond Quantum of Solace fait comprendre la question de l’eau comme enjeu stratégique, ou encore Survivors, étonnante série de la BBC, qui pose la question de la survie après une épidémie mondiale. Depuis la naissance du cinéma, King-Kong ne cesse de revenir avec de multiples versions, mettant en scène l’incessante leçon sur l’importance de notre lien à l’environnement et sur la crainte d’un effet boomerang suite à notre trop grande prédation. Même la télévision fait appel à cet imaginaire, la série MI5 place l’environnement et la crise des ressources au centre de nombreux épisodes des saisons 4, 5, et 6 ! Et même les enfants peuvent comprendre, 20 000 lieues sur les mers de Jules Verne aborde déjà des questions contemporaines essentielles ! L’accès à la prise de conscience est possible, à la fois par la raison et par la sensibilité.

Une fois au courant des scenarii tragiques, que faire ?

J-M V : Sublimer l’angoisse qu’ils génèrent et la transformer en action. Il faut tout faire pour que les pires scénarii n’arrivent pas, et pour cela nous devons nous en croire capables, même si une augmentation de la température moyenne de 2°C est aujourd’hui une très forte possibilité. Nous devons avancer parallèlement sur deux fronts, l’adaptation à la crise et la lutte contre les facteurs aggravant les changements d’ores et déjà engagés. Nous devons réagir vite et bien à tous les niveaux, à une échelle personnelle, communale, départementale, régionale, nationale et internationale. La bonne nouvelle, c’est que cette dynamique est enclenchée.

terraeco (http://www.terraeco.net)
Crédit photo : Brian Hillegas - flickr

mardi 6 décembre 2011

La fin de la prostitution. Une bonne chose ?

Les bien-pensants sont à l’œuvre dans une absurdité et un aveuglement qui frise l'irresponsabilité. A avoir voulu réduire le racolage et à avoir voulu rejeter les prostitués en périphérie des villes, cachées des regards des bourgeois qui ne sont pas les derniers à aller leur rendre visite, nous favorisons un système qui engendre esclavage, drogues, maladies et violence.

N’en déplaise à certains, si cette activité est nommée « le plus vieux métier du monde » c’est qu’il doit avoir une bonne raison, non ? La raison en est à la fois belle et toute simple. La sexualité (la belle, pas la maladive), de tout temps, a été et est un élément vital dans la vie des adultes, au même titre que se nourrir, se loger ou même rire. Je dis souvent que s’il existe un dieu, il ne nous a pas permis d’obtenir du plaisir avec notre sexe, pour nous interdire d’en profiter à notre guise dans un consentement mutuel. Le plaisir sexuel, chez chacun, est bien trop fort pour que quiconque n’arrive à le bâillonner, même si les intégristes de tous poils s’y efforcent. Cependant nous ne sommes pas tous égaux devant la possibilité de jouir de ce plaisir divin, ainsi je ne pense pas que nous puissions, un jour, éradiquer la prostitution, car outre les pervers et autre malades qui sont, eux, à soigner, il existe beaucoup d’hommes qui sont délaissés ou qui sont célibataires et qui ont, eux aussi, le droit à avoir une vie sexuelle autre que le plaisir solitaire.

J’entends toujours les gens heureux me dire que la sexualité c’est à deux, c’est au sein du couple, que cela est lié à du sentiment amoureux. Fadaises que cela ! Certes dans un monde idéal, où l’amour serait roi, la sexualité pourrait être cela, mais c’est oublier qu’aujourd’hui beaucoup d’hommes (et de femmes) sont seuls … pas obligatoirement par choix. Beaucoup d’hommes et de femmes sont seuls … même au sein de leur couple. Dès lors de quel droit interdirions nous, à ceux qui n’ont pas de partenaire, d’avoir une sexualité. Je trouve cela inhumain, tout droit sorti d’une dictature puritaine qui me fait gerber. Alors dans un premier temps rappelons-nous que chacun est libre de faire ce qu’il veut de son sexe au sein d’une relation libre, adulte et consentie.

De plus et il ne faut pas se le cacher, comme je pense que l’une des devises des français est, « quand on n’a pas le droit on prend le gauche », ceux qui souhaitent du plaisir tarifé, trouverons toujours les moyens d’arriver à leur fins, soit par des rendez-vous via internet, soit par des petites annonces, soit par des codes SMS ou que sais-je encore ? Les exemples, dans certains états des États-Unis, de volonté de pénalisation des clients ont montrés que cela était un véritable échec car cela n’a jamais éradiqué la prostitution. En Europe, l'Ukraine est devenue la première destination du tourisme sexuel alors que la prostitution y est pourtant interdite. Même dans ces pays à la vertu islamiste et à la charia aveugle, la prostitution existe, ayant pour clients ces pieux barbares de dieu. L’éradication de la prostitution ne sera qu’un effet d’annonce mais ne sera jamais effective. Juste une belle hypocrisie de plus dans un monde absurde. La seule chose à laquelle nous arriverons, en fin de compte, sera de mettre les prostitués, encore et toujours plus, dans une situation de précarité inhumaine. Soit dit en passant, c’est ce qu’a réussi à faire Sarko avec sa loi pour la sécurité intérieure (LSI ou Loi Sarkozy II) adoptée par le parlement, le 18 mars 2003.

Le combat n’est donc pas dans la pénalisation des clients ou bien des professionnelles, mais bel-et-bien dans la lutte et l’éradication des proxénètes et autres dealers. Car, en vérité je vous le dit, la prohibition n’a jamais amené que misère et trafic. Il est donc temps de revoir notre vision sur la prostitution et d’arrêter le politiquement correct qui est plus néfaste qu'autre chose. Il est temps d’arrêter, dans des relents de puritanisme religieux, de diaboliser cette activité. Il est temps de la mettre au grand jour, temps d’arrêter de faire de cette activité une insulte. Il est temps de l’encadrer afin de protéger les travailleuses (ou travailleurs) du sexe contre les proxénètes, la drogue, le sida et autres malheurs qui touchent cette frange de la population. Il est temps de libérer les prostitués, d’en faire des hommes et des femmes libres de louer, à leur seul profit, leur corps comme bon leur semble et cela, en toute sécurité. Seule cette vision de la sexualité tarifée ouvrira sur plus d'humanité, de sécurité publique et de paix sociale.

Bruno BOMBLED

vendredi 2 décembre 2011

"Peace and love" is not dead !

« La question du nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck employée par Mme Merkel » a déclaré, cet après-midi lors de l’émission « Questions d’info » LCP/France Info/Le Monde/AFP, Arnaud Montebourg. « Ça veut dire qu'elle construit la confrontation pour imposer sa domination », a-t-il poursuivi, « reprenant », selon l’agence de presse Reuters, « une expression utilisée par les socialistes allemands à propos d'Otto von Bismarck, le fondateur de l'Empire allemand au XIXe siècle ». Bien chauffé, Montebourg a poursuivi : « Mme Merkel a décidé d'imposer à la zone euro un ordre allemand (…) C'est l'importation des exigences, des diktats allemands sur ce qui restera de la zone euro après avoir expulsé les pays qui ne peuvent pas s'en sortir ». Bref, ce serait le retour du Reich, l’annonce d’une nouvelle occupation allemande.

Face aux sous-entendus d'un autre âge de Montebourg, chaque français, conscient de ce qui a été construit, de ce que nous avons gagné avec l'amitié Franco-allemande et soucieux de poursuivre l'œuvre pacifique de nos ainées, devrait crier haut et fort, par tous les canaux possibles, son attachement à cette amitié, si exceptionnelle, qui existe entre nos deux peuples.

Personnellement je clame haut et fort, à qui veut bien l'entendre, que je condamne toute parole qui pourrait fêler le rapprochement fraternel qui soude nos deux peuples.

Je crie au peuple allemand que je les aime de cette amitié qui hisse les Hommes vers ce qu'ils ont de plus beau.

Peuples de France, d'Allemagne, d'Angleterre, peuple de l'Europe si souvent en guerre jadis, souvenez-vous que personne n'y a jamais gagné et que seul la recherche de l'égalité sociale dans une politique de sobriété et écologique peut nous préserver des démons du passés.

"Peace and love" n'est pas mort !

Bruno BOMBLED

vendredi 25 novembre 2011

Climat / Conférence de Durban : la France doit rompre le silence sur les négociations climatiques !

À quelques jours de l’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques prévue du 28 novembre au 9 décembre à Durban (Afrique de Sud), le silence règne sur le contenu que les grandes puissances voudront donner aux négociations.

Après le fiasco de Copenhague et les renoncements de Cancun, la crise climatique semble être la grande absente des préoccupations des grandes économies mondiales. Durban a donc toutes les caractéristiques d'une session de négociations intermédiaires où l'implication politique et citoyenne, qu'a connue Copenhague en 2009, n’est plus. Cela est inquiétant au regard de l'urgence à agir, mais cela n’est qu’une conséquence de la stratégie des financiers qui ne cherchent qu'à ne focaliser la crise que sur les risques économiques que notre système libéral fait peser sur leurs revenus du capital. L’environnement, cela commence à bien faire comme dirait l’autre ! Résultat, aujourd’hui les négociations sont dans un creux.

La lenteur et l’insuffisance des engagements internationaux renforcent chaque jour un peu plus le scénario du pire en matière climatique et les appels répétés du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, pour parvenir à Durban à « un accord sur une continuation du Protocole de Kyoto* (…) pour déboucher sur un accord climatique global » ne semble pas trouver l’écho escompté chez ceux qui semblent bien plus préoccupés par la sauvegarde de leurs placements financiers que par l’avenir de l’humanité.

Le principal enjeu de Durban sera double : parvenir à une feuille de route en vue d'un accord global contraignant à moyen terme et trouver une issue au protocole de Kyoto qui soit favorable au futur accord. Tout cela alors que l’on observe, depuis plusieurs mois, un glissement politique inquiétant : La mise en œuvre d’un système non contraignant de limitation des émissions de GES, épargnant la responsabilité des grandes puissances, et confiant le climat aux seuls outils du marché.

En façade les États-Unis ne sont pas opposés à un accord contraignant à moyen terme dès lors qu'il se base sur une symétrie parfaite des engagements des pays développés et en développement, et en particulier entre la Chine et eux. Il s'agit pour eux d'une condition incontournable.

Les pays émergents, quant à eux, affichent aussi la volonté pour un accord contraignant et global mais à la condition explicite qu'il y ait une distinction très claire entre eux et les pays développés. Ils jugent que le meilleur moyen pour y parvenir est de prolonger le protocole de Kyoto au-delà de 2012. Cependant, il faut noter qu’ils n’affichent pas un front parfaitement uni : l'Inde est revenue à une posture plus dure et affiche des réticences à un accord contraignant global alors que la Chine y est plus favorable.

L'Union européenne vise un accord global et, dans ce contexte, elle n'est pas opposée au prolongement du protocole de Kyoto. Néanmoins, elle fixe une série de conditions : certaines sont techniques, comme par exemple la prise en compte du puits carbone forestier, et d'autres plus politiques, comme le refus d'être la seule à s'engager. Elle attend donc qu'au moins un des grands Etats hors-UE fasse de même.

Les autres Etats hors-UE soumis au protocole de Kyoto, c'est-à-dire la Russie, le Japon, le Canada et l'Australie pour les principaux, sont aujourd'hui opposés à une deuxième période d'engagement sous le protocole.

Tout cela est très technique et politique. Tout cela est bien compliqué mais, à l’instar d’André Chassaigne (Député du Puy-de-Dôme) qui viens de déposer, à l’Assemblée nationale, une proposition de résolution sur les engagements internationaux à tenir en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, je pense que, plutôt que de réserver à quelques initiés la compréhension des enjeux et le contenu des négociations internationales sur le climat, il faut, au contraire, que l’ensemble des citoyens connaisse, tout à la fois l’ampleur des bouleversements sociaux et écologiques en jeu, comme les fondements idéologiques et politiques des mécanismes négociés à l’échelle internationale. Notre pays devrait lancer au plus tôt un large débat public sur la nécessaire maîtrise du réchauffement climatique, sur la gravité de ses conséquences potentielles, et sur les mesures à prendre pour le maîtriser dans le cadre d’une planification écologique. En cela le Front de Gauche et Europe Écologie - Les Verts se rejoignent … comme sur beaucoup d’autres sujets.

Bruno BOMBLED
d’après Emmanuel Guérin et André Chassaigne
Photo : © Arneke

* Le protocole de Kyoto est un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Signé le 11 décembre 1997, il est entré en vigueur le 16 février 2005 et en 2010 il a été ratifié par 141 pays.

jeudi 24 novembre 2011

L'avenir de l'humanité passe par la restauration de l'humus des sols


48% des terres de l'Union européenne sont fortement dégradées. La question de fond est : sur quelle terre souhaitons-nous vivre ? Les sols soulèvent des enjeux transversaux - santé publique, ressources en eau, lutte contre l'érosion, puits de carbone. Transfrontières, ils nécessitent une action à la source et concertée.

Les sols, souvent piétinés dans l'indifférence, sont un milieu complexe aux écosystèmes vitaux et rares. Leur préservation est donc indispensable aux équilibres écologiques et à la biodiversité. Il faut 10.000 ans pour former 1 mètre de sol mais l'homme n'a besoin que de quelques années pour le détruire. Ressource non renouvelable, les sols sont artificialisés en France au rythme de 200 hectares par jour, soit l'équivalent d'un département moyen comme le Loiret tous les cinq ans, contre la même surface en dix ans entre 1992 et 2003.

Selon le professeur Nahon, les sols sont menacés par l'excès d'irrigation, par l’érosion qui fait disparaitre la couverture des sols de 0,3 à 0,5% par an (17 % du territoire national seraient touchés d'érosion liée notamment à une mauvaise gestion agricole, à l'urbanisation et au changement climatique), par les monocultures qui réduisent la biodiversité de 40% ou bien encore les pesticides de 80%.

Il est temps de cesser de considérer les sols comme des milieux chimiques pour leur rendre leur statut de milieux vivants. Mais les 605 millions d'hectares de sols encore disponibles suffiront-ils à nourrir l'humanité pendant des siècles, sur une planète qui enregistre actuellement 2 millions de naissances par semaine ?

Nul ne le sait, mais voilà tout de même la question que beaucoup de scientifiques commencent à se poser. Il est donc plus que temps de repenser l’agriculture en terme de nécessité vitale et non plus comme une industrie qui se doit de faire du chiffre au détriment de l’autonomie alimentaire, de la santé public, de l’emploi ou bien encore des écosystèmes. A tous les niveaux il faut repenser. Repenser les aides de la PAC, la part du Bio versus une agriculture polluante et toxique, l’autonomie alimentaire ou bien l’expansion urbaine, car n’oublions jamais que l’on ne se nourrit pas de téléphones portables, d’écrans plats ou de 4x4, mais bel et bien de ce que la terre peut nous offrir de plus beau quand on ne la maltraite pas. A la vue des priorités qu’affiche notre consumérisme maladif, cette naïve conclusion ne semble pas être une évidence pour nombre de terriens.

Bruno BOMBLED d’après Agnès Sinaï (Actu-Environnement.com)
Photo : © Beboy

samedi 12 novembre 2011

L'adieu au Grenelle.

Nicolas Sarkozy avait promis "un new Deal écologique" lors de la signature du Grenelle de l'Environnement. Quatre ans après, le bilan est très critiqué par les associations environnementales.
  • Absence d'alternatives énergétiques,
  • nouvelles autoroutes,
  • absence de réglementation en matière de développement des antennes relais,
  • construction d'incinérateurs,
  • décret autorisant une augmentation des rejets de nitrates,
  • ré-homologation du Cruiser - un insecticide tueur d'abeilles -,
  • taxe poids lourds repoussé à 2013,
  • abandon de la fiscalité écologique,
  • érosion du fret ferroviaire,
  • poursuite de l'expansion urbain,
  • poursuite de l'expérimentation à ciel ouvert des OGM,
  • abandon des objectif pour une agriculture Biologique
  • amendement visant à briser l'émergence d'une filière éolienne ...
"Les mesures de ruptures se sont perdues en chemin", regrette le réseau action climat (RAC). La part des énergies renouvelables dans la consommation d'électricité n'a atteint que 14,6 % en 2010 - soit le même niveau qu'en 1997 - contre un objectif affiché de 21 %. "A l'urgence écologique, le chef de l'état a opté pour une course de lenteur où la communication fait office d'action" dénonce ouvertement l'association Agir pour l'Environnement.

à entendre le ministre de l'économie François Baroin, au journal "les Echos", l'environnement ne semble plus au cœur des préoccupations du gouvernement : "Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pas compris ce qui ce passe. C'était une mutation folle sous l'angle des moyens. On a laissé faire Jean-Louis Borloo dans l'euphorie ; personne n'a porté l'idée que cela avait un prix."

"L'élan du grenelle est bel et bien brisé. Le plus grave, le plus impardonnable, c'est que tout le monde paiera le prix ; nous, nos enfants et arrières petits enfants", dénonce le député François Brottes.

On se désole aussi à Europe-Ecologie - les Verts après le dépôt le 13 octobre de deux amendements par un député UMP qui allège pour l'un et reporte pour l'autre, les obligations des grandes entreprises d'avoir à publier annuellement un rapport sur leurs pratiques en matière de responsabilité sociale et environnementale.

Le temps des lobbies est revenu. Aujourd'hui l'environnement est systématiquement présenté sous l'angle de son coût pour l'économie et jamais sous son aspect de condition indispensable à une vie humaine durable, digne et paisible. A l'aune du plan de rigueur budgétaire, l'article 2 de la loi Grenelle 1 qui plaçais la lutte contre le changement climatique "au premier rang des priorités" semble n'être plus qu'un lointain souvenir.

D'après Sophie Chapelle
(Témoignage Chrétien N° 3464 du 27 octobre 2011)

mardi 1 novembre 2011

Mais dans quel état mettons-nous le monde ?

Mais dans quel état mettons-nous le monde ? Voila la question que je me pose, le soir dans mon lit, la tête dans les mains, quand je pense à la marche du monde. Comme les mineurs de Germinal, masse immense face à la minorité patronale, je me sens impuissant, colibris parmi les colibris, face à une humanité folle et ivre de puissance, qui s'enfonce béatement vers sa perte, vers son soleil vert. Où que je regarde, où que j'aille, je ne vois que des crises majeures qui supplantent toutes les beautés que nous offre la vie. Où que je regarde, je ne vois que des crises.

Des crises financières qui n'en finissent pas : En juillet 2007 la crise des subprimes avait touché le secteur des prêts hypothécaires aux États-Unis et avait participé au déclenchement du krach de l'automne 2008 entraînant une récession touchant l'ensemble de la planète. Aujourd'hui la zone euro a brutalement replongé dans l'instabilité après l'annonce surprise d'un référendum en Grèce pendant qu'une poignée d'inconscients, au triple A volatile, décident de la solvabilité d'un pays. Au final les marchés (les pauvres petits !) ont peur et jouent, dans leurs délires cupides, avec la vie de millions de travailleurs. Mais, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu que nous étions en crise, prouvant, par elle-même, que la mondialisation libérale ne fonctionnait pas et était mortifère. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu que nous étions en crise justifiant, ici des coupes budgétaires, là le gel des salaires, ailleurs privatisations, licenciements ou délocalisations ... rigueur pour les uns, profits et luxe pour les autres.

Des crises humanitaires qui interrogent sur l'humanité : les combats au Pakistan, en Somalie, au Yémen, au Sri Lanka, au Darfour ou bien encore en République Démocratique du Congo, en une escalade de violences toujours plus importante, qui prennent en otage familles et enfants et qui entrainent, encore et toujours, déplacements, souffrances, épidémies ou bien encore malnutrition. Toutes les six seconde un enfant meurt de faim dans le monde et chez nous, en France, la précarité et la pauvreté, toujours plus croissantes, font ressurgir des maladies que l'on croyait disparues (Rougeole, Tuberculose, Gale, Coqueluche) rajoutant aux inégalités sociales, une inégalité de santé.

Une crise démographique qui, telle une sirène, cache la mort. C'est ainsi que pendant que le monde célèbre, dans une allégresse inconsciente, la sept milliardième habitante de la Terre, Danica May Camacho (longue et belle vie à elle), née dimanche 30 octobre 2011, à Manille, Ban Ki-moon attire l'attention sur les défis de la croissance démographique car, en écologie, il y a une règle : plus il y a d'individus, moins ils peuvent se développer. "Sept milliards de personnes ont besoin de nourriture. D'énergie. D'offres intéressantes en matière d'emplois et d'éducation. De droits et de liberté. La liberté d'expression. La liberté de pouvoir élever ses enfants en paix et dans la sécurité". Mais au rythme où vont les choses, puisqu'aucune initiative ne semble vouloir être prise (plus de 10 milliards d'ici la fin du siècle), la crise démographique n'est pas prête d'être enrayée !

Une crise énergétique qui ne fait que commencer : La non-anticipation du pic pétrolier et la demande énergétique, toujours plus forte, fait réagir l'AIE qui craint que l'avenir énergétique du monde soit incertain. Le refus de la sobriété par notre humanité, qui est la seule voie permettant de rendre pertinente l'utilisation des énergies renouvelables, fait craindre que nous allions vers le blackout. Le refus des populations de voir s'implanter, à proximité de chez eux, éoliennes et autres solutions alternatives, doublé de l'incrédulité des élus face aux défis énergétiques, n'augure rien de bon pour une vie durable, saine et confortable dans un proche avenir.

Une crise écologique qui n'épargnera pas l'humanité : effondrement de la biodiversité, disparition des abeilles, épuisement des matières premières, changements climatiques, pollutions des eaux, de l'air et de la terre, des habitations et de la nourriture, contamination par les OGM, pesticides, perte des terres agricoles, contamination des milieux par le plastique, surpêche, contamination par les espèces invasives ...

Pourquoi nous maltraitons-nous de la sorte ? Pourquoi maltraitons-nous la Pachamama ?

Cette énumération est pessimiste, anxiogène et déprimante. Tellement pessimiste et déprimante que beaucoup ne veulent pas la regarder et la nient. Mais ce n'est pas parce que l'on ne regarde pas les problèmes en face que ceux-ci n'existent pas. A ne pas regarder le dragon dans les yeux on prépare le chaos et souvenons-nous que toute crise humaine ne s'est jamais réglée dans le calme. Tout est réuni, aujourd'hui, pour entrer dans une crise majeure, les altermondialistes le disent depuis longtemps, aujourd'hui l'histoire et le présent semblent leur donner raison.

Cette énumération est pessimiste, anxiogène et déprimante. Elle l'est tellement que beaucoup ne veulent pas la regarder. Ainsi face à l'aveuglement des prétendus réalistes et autres pragmatiques qui misent, dans un optimisme à la méthode Coué, sur des solutions techniques ou économiques, aux vieux schémas dépassés, et qui nous traitaient, nous les écologistes, d'idéalistes irréalistes, nous proposons la seule voie possible :

Ainsi seule la redistribution, la solidarité, la coopération, la sobriété, l'éducation, la laïcité, seul l'abandon de la dictature de la croissance, du capitalisme et du libéralisme, seul le recentrage sur l'humain en équilibre avec son seul et unique vaisseau spatial, en un mot et qu'on le veuille ou non, seule la voie de l'écologie humaniste peut nous éviter le breakdown global.

Bruno BOMBLED

mardi 25 octobre 2011

That's just my nostalgy






samedi 22 octobre 2011

En vrac : Climat, OGM, Thon rouge.

Réchauffement climatique : Profitant du passage nord, rendu plus praticable avec la fonte des glaces, le Polarcus Alima est devenu le premier navire à avoir franchi (du 15 au 23 septembre) le passage nord-est, lors d'un transit entre l'Europe et la région Asie-Pacifique sans brise-glace. Le navire qui est parti de Hammerfest, en Norvège, et est arrivé au cap Dezhnev, dans le détroit de Béring, dispose, tout de même, d'une coque renforcée pour naviguer en zones polaires. Pas bon signe que cela, pas bon signe.

www.meretmarine.com

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OGM : ''fausses promesses et échec technologique''. Les OGM n'ont tenu aucune de leurs promesses tant au niveau des crises alimentaires, que de la dégradation des ressources naturelles ou bien encore au niveau du réchauffement planétaire, comme le dénonce un rapport issu d'un collectif contre les OGM. Alors que les citoyens déclarent qu'ils ne veulent pas d'OGM, la plupart des dirigeants persistent à soutenir cette technologie. Pourquoi cet acharnement alors que de nombreuses recherches démontrent que l'agroécologie et l'agriculture biologique peuvent atteindre des rendements égaux ou supérieurs aux rendements de l'agriculture industrielle ? Aujourd'hui les cultures OGM aux Etats-Unis consomment plus de 26 % de pesticides par hectare que les cultures conventionnelles. En Argentine, les importations d'herbicides ont augmenté de 330 % avec l'introduction de soja OGM.

Conséquence : "Les agronomes du monde entier sont alarmés par l'épidémie croissante de mauvaises herbes résistantes aux herbicides, aussi connu sous le nom de super-mauvaises herbes, qui ont développé une résistance au glyphosate (désherbant total) en raison de son intense utilisation". Des parasites développent également des résistances aux toxines produites par les OGM pour justement lutter contre leurs attaques.

www.actu-environnement.com

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Thon rouge : trois fois plus de poissons vendus que pêchés ! L'écart entre les quantités commercialisées et les quotas alloués pour la pêche au thon rouge ne cesse de se creuser. La falsification de documents de déclaration et la vente illicite en seraient les principales causes. La surpêche et la fraude se poursuivent. 12.373 tonnes de thon rouge ont été capturées l'année dernière d'après les informations fournies par les États pêcheurs pour une quantité commercialisée de 32.564 tonnes.

www.actu-environnement.com

vendredi 21 octobre 2011

walking dead

Très récemment, je me suis pris de passion pour une série télévisée américaine nommée « Walking dead ». Mais me direz-vous...comment peut-on être aussi intéressé par l'histoire d'un policier américain affublé d'un costume ridicule qui tente de survivre avec quelques compagnons d'infortune au milieu d'un pays peuplé de zombies ?! Et pourtant ! Une fois dépassé le premier degré, on s'aperçoit rapidement que ce téléfilm (du moins pour la première saison, la seule que j'ai vue pour l'instant) recèle de quantités de symboles porteurs de sens.

En premier lieu, l'action se situe à notre époque, dans une Amérique ravagée par les zombies. Nul ne sait d'où vient ce mal, la seule certitude est que l'immense majorité de la population a été « zombiphiée » et que seuls quelques survivants ont échappé à ce mal. En revanche, on apprend très rapidement que les zombies sont des humains qui voient leur cerveau primaire se réactiver quelques heures après leur mort, ce qui les pousse dans une quête incessante de nourriture (situation particulièrement absurde...puisqu'ils sont morts !). Le seul moyen de se débarrasser d'eux est donc de détruire leur cerveau (du moins ce qu'il en reste). Les zombies pris individuellement sont lents et stupides et ne représentent finalement pas un grand danger. Ce qui fait leur force, c'est leur nombre : rien de résiste à une vague de zombies. Et c'est là que la symbolique prend forme. En effet, les zombies sont une virulente critique de la société de consommation, c'est une façon de nous représenter, de faire passer le message que tout un chacun, individuellement comme collectivement, poussé par une intarissable soif de consommation, se comporte comme eux. C'est une façon puissante de dire que l'homme moderne est devenu un être désincarné mu uniquement par un désir sans fin de consommation et que cette quête sans aucun sens est destructrice.

Il ressort de ce film que la lutte contre le consumérisme exacerbé est non seulement une lutte de tous les instants (baissez la garde et vous serez mordu) mais aussi un combat intérieur. Ainsi, nous pouvons suivre durant quelques épisodes deux sœurs dont l'une finit par se transformer en zombie le jour de son anniversaire (elle s'est faite mordre la veille au cours d'une attaque) alors que sa sœur lui passe autour du cou, en guise d'ultime cadeau, un pendentif représentant un sirène. Cette abomination prend fin après que sa sœur lui tire une balle dans la tête non sans lui dire qu'elle l'aime et qu'elle lui demande pardon. Il est parfaitement possible de voir ces deux sœurs comme les deux faces d'une seule et même personne, à l'instar du dieu romain Janus, se livrant bataille et qui nous délivre comme message que, même si elle est attachante, il faut, s'il on veut survivre, se débarrasser de cette partie mortifère de nous-même qui a cédé aux tentations du consumérisme symbolisées ici par la sirène et par l'anniversaire (fête matérialiste, s'il en est).

En second lieu, le héros est aussi un personnage symbolique fort. Avant le drame, c'est un wasp, policier de métier en proie au doute et aux difficultés de couple. Lors d'une arrestation qui tourne mal, il est grièvement blessé et tombe dans le coma. Il est alors hospitalisé et se retrouve, à son réveil, dans ce monde cauchemardesque. Il est pour moi évident que ce réveil symbolise la prise de conscience d'un individu face à l'absurdité de la société de consommation. Cette renaissance est symbolisée par une scène angoissante et très forte : le héros sort de l'hôpital par un escalier plongé dans le noir qui débouche sur une issue de secours. A l'ouverture de la porte, il est littéralement aveuglé par la lumière du jour et se retrouve tel un nouveau-né sans défense, plongé dans un monde violent dont il ignore tout.

Il est intéressant de noter que le héros est le plus souvent habillé d'un costume de policier. Ce n'est pas innocent car il symbolise ainsi l'ordre et la justice. Ceci est si vrai que dès qu'il quitte son costume, il redevient alors terriblement humain : il doute et se saoule. Toujours est-il que cet homme ordinaire, dans cet environnement hostile et avec l'aide d'un petit groupe d'êtres humains, va se transformer en figure christique et réussir à survivre grâce à certaines valeurs qui fondent notre humanité.

Dès lors le message est clair : il est des valeurs qui constituent un rempart à la « lobotomisation » générale et sont comme un guide pour nous aider à garder le cap, malgré nos faiblesses et les difficultés rencontrées. Ce sont elles que ce téléfilm va chercher à mettre en lumière

Ainsi par exemple, l'une de ces valeurs cardinales est la solidarité : les membres du groupe ont tous bien à l'esprit que l'espérance de vie d'un homme seul au milieu des zombies est très limitée. La survie de chacun passe donc nécessairement pas le groupe ; dès lors il est impératif d'en protéger chaque membre ce à quoi chacun s'y emploie avec plus ou moins de succès tout au long des épisodes.

Sur cette valeur se greffe celle de l'antiracisme. Ainsi, à sa sortie de l'hôpital, le héros est pris en charge par un homme et son jeune fils, noirs, qui après l'avoir pris pour un zombie le libèrent une fois qu'ils comprennent que c'est un survivant comme eux. Autrement dit, c'est un noir qui par son aide initiale, permet à un homme symbolisant les valeurs les plus justes de survivre. Comment ne pas voir ici une référence à l'histoire esclavagiste américaine et la reconnaissance faite à ces générations de noirs qui, par leur travail et leur condition, ont permis à l'Amérique de se développer et devenir ce qu'elle est aujourd'hui ? Et comment ne pas être touché par cette inversion qui voit l'homme noir libérer l'homme blanc de ses entraves ? N'est-ce pas là un moyen de reconnaître la dette qu'ont les USA à l'égard de noirs ? N'est-ce pas aussi un moyen de remercier et de rendre grâce à ceux qui ont lutté contre l'esclavagisme et la discrimination et de reconnaître qu'en se libérant ils ont aussi rendu leur dignité et leur liberté aux blancs ? Ce message contre le racisme est aussi présent dans le groupe de survivants. En effet, celui-ci est constitué de blancs, de noirs, d'hispaniques, d'asiatiques : il se veut représentatif du melting-pot américain et ce n'est pas un hasard si le méchant du groupe se révèle être une sorte de hell's angel blanc et raciste. Enfin, ce melting-pot a aussi pour intérêt de montrer que ce combat ne concerne pas que les occidentaux mais qu'il est mondial.

Tout au long des épisodes, d'autres valeurs sont mis en exergue comme celle du féminisme et de la résistance à l'oppression machiste, la responsabilité individuelle et la liberté de faire ses propres choix, le respect de la parole donnée, etc..

Ce téléfilm, qui reprend le mythe fondateur de la conquête de l'ouest, est pour moi enthousiasmant car il témoigne d'un monde nouveau qui tente, sur une planète en plein bouleversement, de se refonder sur des valeurs modernes et progressistes auxquelles je ne peux qu'adhérer.

Christophe BOMBLED

jeudi 20 octobre 2011

AIE : l'avenir énergétique du monde est incertain


Réunie au siège de l'OCDE à Paris les 18 et 19 octobre, la conférence ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie s'inquiète des pannes de fourniture pétrolière, sur fond de hausse constante de la demande mondiale.

Tenue à huis clos au siège de l'OCDE à Paris, la rencontre ministérielle de l'AIE s'est placée sous le signe d'un "futur énergétique sûr, soutenable, et ensemble". Pourtant, le futur ne semble ni sûr, car les surprises sont toujours possibles, ni soutenable, ni forcément solidaire, dans un monde où l'énergie, et le pétrole en particulier, sont l'enjeu de tensions géopolitiques permanentes.

Créée dans le contexte du choc pétrolier de 1973, l'AIE rassemble les pays industrialisés de l'OCDE, et a pour mission d'analyser l'évolution des ressources énergétiques, vitales pour la croissance mondiale. En substance, aujourd'hui, l'AIE prévoit que la demande énergétique globale va augmenter de 47% d'ici à 2035, avec, selon David Fyfe, chef de la division de l'industrie et des marchés pétroliers à l'AIE, des prix du baril de brut conventionnel qui ne redescendront vraisemblablement pas sous la barre des 105 $ d'ici à 2016.

La réalité du pic pétrolier et de l'érosion des puits matures est reconnue par l'AIE, qui souligne que, chaque année, entre 2,5 et 3 millions de barils par jour viennent à manquer en raison du déclin des champs pétroliers arrivés à maturité. A court terme, deux phénomènes se télescopent : la hausse de la demande pétrolière des pays émergents qui représenteront 90% de la demande additionnelle d'ici à 2035, et la contraction de l'offre pour des raisons géologiques (pic pétrolier), géopolitiques (insurrection libyenne) et écologiques (accident de la plate-forme Deep Water Horizon).

D’après : www.actu-environnement.com
Photo : ©Koya79