"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 18 janvier 2015

Et si le ciel était vide ?

Je suis la Terre ... mais tout le monde s'en fout ! Voici bien pourtant, après les événements dramatiques de ce début d'année, le combat qui devrait mobiliser toutes les foules de tous les pays car, sans notre unique vaisseau spatial nous ne pouvons vivre, c'est peut-être con et naïf de dire cela mais il n'y a pas plus véridique. Levez vous et marchez car la Terre et notre survie à son bord, devraient être nos combats communs et transcendants. Mais l'humanité préfère se battre sur la liberté d'expression vs le blasphème, préfère l'insulte, le crime et le dénigrements autour d'une hypothèse divine plutôt que d'ouvrir les yeux sur la réalité de notre durabilité sur cette planète, mais "Abderrahman, Martin, David, Et si le ciel était vide ?"

Vaste question qui ne trouvera jamais de réponse puisque personne ne pourra prouver quoique ce soit, dès lors, l'humilité des uns et des autres devrait être de mise, puisque toutes les hypothèses se valent impliquant que les croyants sont aussi légitimes que les non-croyants et réciproquement. Mais, lorsque l'on voit que la logique des islamistes - indignes usurpateurs de la religion musulmane - leur dicte d'être offensés par de pauvres caricatures mais ne s'offensent pas des décapitations, des viols, des coups de fouets, des lapidations, du terrorismes, des mutilations génitales, des prises d'otages ... un dessin serait-il donc plus offensant pour Mahomet que les massacres de Daesh, Boko Aram et Al Qaïda ? Et par ailleurs, de ce que j’ai pu apprendre, rien dans le coran n’interdit de caricaturer le prophète, mais seulement dieu, il est légitime, dans ces conditions, de s'interroger sur l'intelligence humaine qui seule, pourtant, peut mener au vivre ensemble et à la liberté ... finalement à la capacité de ces barbares, à vivre en Hommes.

D'un autre coté, un sondage IFOP de ce mois-ci montrerait que 42 % des français estiment qu'il faut éviter de publier des caricatures du prophète si cela choque ou blesse certains musulmans. Cela part probablement d'une belle intention, celle de ne pas choquer des gens innocents, mais n'oubliez jamais que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Ainsi si nous commencions à nous poser la question de savoir si oui ou non il faut publier telle ou telle chose sur les religions, en une dangereuse autocensure dans un premier temps, cela serait la porte ouverte pour la victoire des obscurantistes. En effet l'autocensure, mène à l'habitude, puis au tacite pour devenir tradition, coutume puis règle. La règle serait, dès lors, que les caricatures soient interdites, puis après ce sera quoi ? La légitimation du délit de blasphème, tant attendu par tous les religieux de tout bord désireux de soumettre les hérétiques, mécréants et autres infidèles ? puis l'instauration d'une police des meurs et de la religions pour faire respecter ces nouvelles restrictions de pensées ? Je revendique le droit à l'humour, à la dérision et au blasphème car si "la foi ne se discute pas et se doit d'être respectée, la religion c'est autre chose, c'est comme les idées politiques, cela peut se discuter, être critiquée, moquée, etc. Sinon, cela voudrait dire qu'il faudrait respecter tous les cultes, y compris ceux du Dieu Baal, des Dieux mayas" ... aux sacrifices humains notamment.

Mais certains me dise que ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Non, ma liberté s'arrête là où la loi me le dit. Ainsi la liberté d'expression est un principe absolu en France et en Europe, qui est consacré par plusieurs textes fondamentaux. "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi", énonce l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme de 1789. Le même principe est rappelé dans la convention européenne des droits de l'homme : "Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière." Cependant, elle précise que "L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire." La liberté d'expression n'est donc pas totale et illimitée, elle peut être encadrée par la loi. Les principales limites à la liberté d'expression, en France, relèvent de deux catégories : la diffamation et l'injure, d'une part et les propos appelant à la haine, qui rassemblent notamment l'apologie de crimes contre l'humanité, les propos antisémites, racistes ou homophobes, d'autre part.

Lors de l'affaire des caricatures, les musulmans de France, ont prouvé - s'il en était besoin - ce jour-là, qu'ils étaient de vrais républicains, en saisissant la justice de leur pays afin de demander réparation plutôt que de régler ce litige par la violence. N'en déplaise donc aux esprits chagrins, les musulmans de France sont donc des gens pacifistes et responsables. La justice a jugé qu'il n'y avait pas atteinte aux personnes puisque le prophète n'est plus depuis longtemps (prescription) et que son statut, dans un état laïc, n'engage que les musulmans, qu'ensuite le coran n'est pas une personne et qu'en France le délit de blasphème n'existe pas (sauf en Alsace Moselle), il ne pouvait donc y avoir de condamnation de Charlie. Les musulmans de France ont pris acte de cette décision et sont passés à autre chose. Certains imams, comme celui d'Alfortville (Val-de-Marne) Abdelali Mamoun, exonèrent d'ailleurs les non-musulmans de l’interdiction de présentation du prophète : "Charlie Hebdo et les autres journaux qui ne sont pas des journaux musulmans ne sont pas concernés [par cette interdiction]. Je n'ai pas à leur imposer les lois et les préceptes de la religion musulmane." En revanche si Charlie avait dit que les musulmans étaient tous des cons, des terroristes ou je ne sais quelle autre insulte et immondice, alors là, oui, le journal aurait pu être attaqué car il y aurait eu atteinte aux personnes et apologie du racisme. Mais Charlie ne l'a jamais fait. Charlie s'est toujours évertué à brocarder les dérives de notre monde et de tous ses extrêmes (catho, juifs, musulmans, armée, politiques, FN ….), jamais les personnes ou quand cela aura pu être fait il a été traîné devant les tribunaux et jugé.

Ainsi au XXIème siècle on en est encore là. On en est encore à se battre pour défendre un dieu invisible plutôt que de nous battre pour notre humanité vivante. Cela est désespérant, mais doit-on faire le bonheur des gens contre eux ? A quoi bon ? Finalement ici les gens sont contents, ils ont du foot à la télé, ils ont TF1 et Patrick Sebastien, peuvent s'acheter, sans se questionner, des téléphones portables plutôt que de la bouffe saine, peuvent aller, par leur unique présence et à coup d'avions low-cost, abîmer tous les paysages, baver au salon de l'auto ou flâner dans les immondes zones commerciales, construites sur les terres agricoles, le dimanche, vénérer des idoles et ont plus pauvres qu'eux ... et ailleurs ils n'ont d'autre priorité que celle de soumettre leurs semblables ... alors ? Alors à quoi bon ?

A quoi bon ? Voici la question qui me traverse régulièrement l'esprit entraînant de vrais moments de découragement. Mais comme le dit mon frère, "nous ne sommes pas des héros, juste des êtres humains qui cherchons à rendre ce monde un peu plus juste et durablement vivable, tout cela dans le respect de l'autre. La tâche est immense, sans fin et nous sommes tout petit. Pour ma part, si je persévère c'est pour pouvoir continuer à me regarder dans la glace et pouvoir me dire que je ne suis pas resté sans rien faire pour l'avenir de mes enfants et des leurs". Alors je dis "tuez vos dieux à tout jamais" et levez vous contre ceux qui ne veulent que votre malheur, les prêcheurs de haine, prédicateurs fous, capitalistes et libéraux, grands patrons, lobbyistes industriels et autres criminels en col blanc. Travaillez à redorer le blason de la politique. N'attendez rien des autres et relancez l’idée d’une République laïque, égalitaire et fraternelle. Travaillez à assumer notre passé collectif sans culpabilité ni angélisme, à dénoncer les petits et gros racismes du quotidien. Réfléchissez au vivre ensemble, en refusant le communautarisme, la division et l'individualisme et en renonçant à la parano et à la victimisation afin de travailler à l’avènement d'une citoyenneté forte et solidaire. Levez-vous contre ceux qui bétonnent, pourrissent la pluie, exterminent les loups, détruisent le climat, assassinent nos frères et sœurs et saccagent notre avenir et celui de nos enfants. Levez vous aussi nombreux que ce 11 janvier 2015 car, une fois les ressources naturelles réduites à la portion congrue, les forêts détruites, les champs disparus, Mad Max sera notre quotidien. Terminé alors la paix et la liberté, bonjour le retour de l'inquisition, de la haine et du malheur médiéval. Levez vous et refusez ce monde que l'on nous impose. Ne soyez plus esclaves de cette matrice, vivez libres et n'acceptez plus le contrat tacite des gens qui dorment !

lundi 12 janvier 2015

Le temps des questions

Intervention de François PERINET, au nom de la section du Parti Communiste Français, lors du rassemblement du 10 janvier 2015, à la Pierre de la Liberté, aux Ulis, en hommage aux victimes de la barbarie qui a touché la France les 7, 8 et 9 janvier 2015 :

"Nous sommes, dans notre diversité, très nombreux aujourd'hui pour une raison simple. Nous avons eu envie de nous dresser face à des tueurs, des obscurantistes au front bas, des flingueurs qui ont emprunté leur savoir -faire à la mafia. Leur but était de semer la peur. Ils ont, au contraire, provoqué un sursaut citoyen et populaire. Cela fait chaud au cœur. Maintenant des questions se posent et j'en vois quatre

La première, quels dangers ?

Je crois que l'un des plus grands est de voir dans l'autre, notre voisin un peu différent de nous, la menace. Entendez déjà ces commentaires, venus de loin et de haut : « La France est en guerre, ses vrais ennemis sont à l'intérieur ». On veut nous faire croire que l'ennemi, c'est l'immigré, le musulman, le sans-papiers. Refusons ces amalgames odieux.

Deuxième question : Pourquoi « Charlie Hebdo » a-t-il été attaqué ?

Parce que c'était une voix irrévérencieuse. qui contestait l'ordre établi, qui brocardait les intégristes de tout bord, en papillotes, barbus ou en robes de bure, qui brocardait les racistes, les machos, les grands patrons arrogants soi-disant écrasés par les coûts salariaux. Ce journal était réalisé par une équipe de garnements attentifs au monde, inquiets, lucides, avec pour arme le crayon et le rire. La presse indépendante des grands groupes, qui ose dire que le monde ne tourne pas rond, sachons la défendre contre l'étranglement financier.

Troisième question : Pourquoi une société peut-elle enfanter de tels monstres ?

Les dérives fondamentalistes se construisent avec des faibles d'esprit. Mais aussi en s'appuyant sur des frustrations. Aujourd'hui le libéralisme prône la guerre de chacun contre chacun et de tous contre tous. Les grands projets solidaires et collectifs d'émancipation humaine sont traités d'utopies archaïques. Ne faut-il pas s'interroger sur les dégâts que provoquent de tels discours ?

Enfin, question essentielle, comment prévenir la répétition de tels crimes ?

Bien évidemment, des mesures de sécurité plus efficaces sont indispensables. Mais on sent bien que cette réponse ne suffit pas, est trop courte.

Pour que la République- liberté, égalité, fraternité- fasse corps, il faut qu'elle ne soit pas en souffrance. Il faut que l'égalité de l'accès au travail, à l'éducation, à la santé, aux bonheurs de la vie devienne une réalité pour tous, alors nous nous sentirons libres, alors la fraternité des luttes ressurgira, alors les prédicateurs de haine auront les plus grandes peines à recruter des criminels. Jaurès qui fut, lui aussi, assassiné, il y a 100 ans, le disait avec ses mots à lui : « La république doit devenir sociale pour vivre et se développer. »

Que le choc que nous subissons nous fasse aussi réagir dans ce sens."

jeudi 8 janvier 2015

Vous avez perdu et vous perdrez toujours.

Vous avez perdu

Vous avez assassiné des journalistes et des policiers au nom de rien, vous avez cru nous faire peur et vous avez perdu. Bien sûr nous avons les larmes aux yeux et nous pensons à ces familles que vous avez détruites. Nous pleurons nos morts, nos amis inconnus qui étaient si proches de nous sans que nous les ayons connus. Ils étaient nous, notre liberté, portée aujourd’hui et demain contre l’intolérance et l’obscurantisme.

Et vous avez perdu

Parce que notre liberté est vivante, éternelle, qu’elle est en nous. Nous n’écouterons pas les messages de haine ou de vengeance parce que ce n’est pas l’esprit de Charlie hebdo. Nous sommes Charlie, avec notre droit au rire, à la dérision, notre droit de vivre debout plutôt que mourir à genoux disait Charb.

Vous avez perdu

Vous avez perdu et vous perdrez toujours, comme l’Histoire nous le dit. L’esprit gagne toujours sur la haine, l’esprit de Charlie qui est liberté, notre liberté. Vous n’arriverez jamais à détruire ce bien le plus cher que nous aimons par dessus tout. Vous pouvez fourbir vos armes et faire couler le sang, tenter de créer un climat de haine en France, tenter de nous dresser les uns contre les autres, vous perdrez, à chaque fois.

Vous avez perdu

Dès l’instant où vous avez abandonné votre esprit pour devenir assassin, vous avez perdu et vous perdrez toujours. Dès ce soir, partout en France, des femmes et des hommes épris de liberté vont vous répondre, pacifiquement, sans haine, sans peur. Nous serons des milliers et vous n’êtes rien. Nous sommes sans arme les combattants de la liberté, de la liberté d’expression, de la liberté de la presse. Nous sommes des milliers, nous sommes Charlie Hebdo. Et vous perdrez toujours contre nous.

Vous avez perdu

parce que vous pensez tuer un journal et que ce journal est maintenant la France toute entière, debout et digne. Unie et libre. Et derrière cette France, il y a un monde épris lui aussi de liberté, de jeunes filles qui veulent aller à l’école, d’enfants qui veulent chanter, d’hommes et de femmes qui s’aiment. Nous sommes des millions et chacun porte maintenant en lui Charb, Cabu, Tignous, Bernard Maris, Wolinsky, vivants, rieurs et blagueurs.

Vous avez perdu et vous perdrez toujours

Herve Naillon (Facebook)

mercredi 7 janvier 2015

Je suis Charlie !!!!

Attaque contre Charlie Hebdo ... Envie de vomir.

Liberté, liberté chérie toujours je chanterai ton nom.

Le vivre ensemble et l'amour pour répondre à la haine et à la barbarie.

La République, une et laïque, pour répondre aux religieux.

Un seul et même peuple, une seule et unique nation blessée aujourd'hui,
mais une nation debout, unie et libre.

l’intelligence pour répondre à la barbarie.

Liberté, liberté d'expression toujours je te chérirais.



LIBERTE  , EGALITE , FRATERNITE

jeudi 1 janvier 2015

Parce qu’un autre monde est possible, en 2015, soyons des artisans de paix.


Comme tous les ans je cherche à écrire un message qui résume l'année écoulée et qui ouvre sur l'année qui suit. Mais cette année l'inspiration n'est pas venue facilement tant la lassitude grignote peu à peu ma colère.

Il y a des ZAD partout

La lassitude grignote peu à peu ma colère car j'observe un monde humain qui se délite, comme si l'humanité était saoule, ivre morte dans un bus au conducteur participant à la fête, lancée à pleine vitesse vers un précipice. J'observe une humanité qui se comporte comme une moisissure ne sachant que détruire son propre support. J'observe une humanité heureuse de consumer une planète aux ressources limitées, heureuse de pouvoir s’afficher avec les derniers modèles de portables au bilan humain et environnemental insupportable, heureuse d'ouvrir un Coca-Cola dans un Center-Parc, heureuse de prendre l'avion été comme hivers, heureuse de manger des denrées venant de l'autre bout du monde à grand coup de Gaz à Effet de Serre. J'observe une humanité heureuse de ne jamais se poser la question de la durabilité ni de l'impact social et environnemental de leurs actes. J'observe une humanité souffrir d'une mondialisation inhumaine et s'en contenter. J'observe une crise écologique, une crise climatique, une crise métallique, une crise énergétique, une crise démographique, une crise économique entretenues par les capitalistes et les ultralibéraux aux mortels dogmes croissantistes et consuméristes … j'observe un monde qui est passé de l'abondance à la rareté sans que cela n'interpelle une humanité qui ne souhaite que consommer, consumer et polluer afin de satisfaire les grands maîtres de la croissance. Je vois des ZAD partout. J'observe les voyants passer, un à un, au rouge. Je regarde le dragon dans les yeux sans être capable de faire bouger l'humanité. J'observe, à l'instar d'Hubert Reeves "l'espèce la plus insensée qui vénère un dieu invisible et massacre une nature visible sans savoir que cette nature qu'elle massacre est ce dieu qu'elle vénère. L'Homme poursuit une guerre contre la nature, s'il la gagne il est perdu." J'observe un parti écolo, auquel je croyais, peuplé de militants extraordinaires mais noyauté par quelques ambitieux à la culture environnementale proche de la nullité. J'observe des colibris qui s'épuisent devant l'inertie de dirigeants, faibles, apathiques, corrompus et menteurs, soumis aux gourous des lobbies. J’observe ma lâcheté, mon inertie et mes limites sans aucune fierté. J'observe mon propre échec de 30 ans de militantisme à n'avoir pas suffisamment su mobiliser pour, qu'à leur tour, les autres mobilisent autour d'eux. J'observe que cette année aura été particulièrement violente : Agressions vis-à-vis de l'environnement et du climat comme autant de crimes contre l'humanité et les générations futures, forfaitures barbares des fous de dieu, radicalisation des croyants dans des traditions, au mieux, imbéciles, au pire, iniques, cyber-violence et agressions filmées dans les collèges, violences policières aux Etats-Unis, violences israélo-palestiniennes, kidnapping de masse au Nigéria ... "La liste est bien trop longue de tout ce qui m'écœure, depuis l'horreur banale du moindre fait divers, il n'y a plus assez de place dans mon cœur, pour loger la révolte, le dégoût, la colère" (Renaud - "Fatigué" 1985). Alors, comme le poète, je suis fatigué devant le constat d'échec de notre humanité douée de raison. Ces constats de fatigue et d'échec mettent à l'épreuve ma foi en la non-violence et je me prends à penser aux corses qui, avec leurs dynamiques manières, ont réussi à préserver leur terre pour en faire l'ile de beauté, la perle de la Méditerranée. Je regarde avec délectation l'action des ZADistes à Notre Dame des Landes ou celle de Sea Shepherd. Est-ce la solution ?

La non-violence, un chemin difficile mais juste

Alors pour ne pas sombrer je me suis replongé dans les pensées du Mahatma Gandhi afin revenir à l'essentiel c'est à dire à la paix. Car "en opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur" nous dit Gandhi. "La faiblesse ultime de la violence est que c'est une spirale descendante, faisant naître la chose même qu'on cherche à détruire. Au lieu de diminuer le mal, elle le multiplie. Par la violence, vous tuez celui qui haït, mais pas la haine. En fait, la violence ne fait qu'accroître la haine. (…) Répondre à la violence par la violence multiplie la violence, obscurcissant encore plus une nuit déjà dépourvue d'étoiles. L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l'amour le peut." Comme la voie de la non-violence est un chemin difficile même si on la sait juste.

Souvent quand je vois les bulldozers sur les terres agricoles, quand je vois la haine dans les yeux des fanatiques de Daech, quand je vois l'inhumanité dans les yeux des riches, quand je vois la vacuité de notre société, la colère me monte au nez et des envies de bombes me viennent en tête. Envie de tout détruire, de tout exploser et de mourir avec. Alors je repense au Mahatma Gandhi et à ses manifestations pacifiques faites devant les murs des forces de l'ordre et accepter la bastonnade sans répliquer afin de montrer que "la non-violence est la seule forme de défense possible et la seule voie pour sauver le monde. La haine n’engendre que la haine et la haine ne se combat que par l’amour." Oui, mille fois oui, Gandhi était dans le vrai et l'histoire lui aura donné raison. Alors, l'espace d'une lecture, je ranges mes sombres envies car, comme le grand homme, je suis persuadé que vous et moi ne formons qu'un et que je ne peux pas vous blesser sans me blesser moi-même. "L’humanité est une famille entière et indivisible. Je ne peux me désolidariser même de l'âme la plus noire". Alors je réaffirme que "Je suis contre la violence car quand elle semble apporter du bon, ce bon n'est que temporaire. Le mal qu'elle entraîne est permanent"

Celui qui ne se bat pas a déjà perdu

Avec cette réaffirmation, un second pas vers la paix est alors fait, même si le désespoir reste. Dès lors, quel autre choix aurais-je, que de poursuivre dans la lutte ? Si j'abandonne, j'ai perdu ! Trop éveillé, je ne peux fermer les yeux et faire comme si tout était condamné ou me dire, comme un naïf optimiste, qu’au pied du mur nous trouverons la solution. Alors "Tuez vos dieux à tout jamais, Sous aucune croix l'amour ne se plaît" nous dit Renaud pendant que Gandhi nous rappelle cette évidence qu'"à travers l'histoire il y eut des tyrans et des meurtriers qui pour un temps, semblèrent invincibles. Mais à la fin, ils sont toujours tombés". Y a déjà moins de soucis à se faire et, ne dit-on pas que, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir ? "Je ne veux condamner ni mes portes ni mes fenêtres, je veux que les cultures du monde entier puissent circuler librement dans ma maison" afin d’atteindre ce "bonheur, qui est quand ce que l'on pense, ce que l'on dit et ce que l'on fait sont en harmonie." Voici donc mon programme pour cette année nouvelle : être toujours plus en harmonie avec ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais afin d’être un artisan de paix.

J'espère bien faire cette route de paix et de bonheur avec vous. Me suivrez-vous ?

Pour 2015.

Dans l'espoir de vous voir rejoindre l'armée des combattants de l'arc-en-ciel, je vous souhaite de passer une belle et heureuse année 2015. Une année sobre, sans convoitise ni cupidité car "il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'Homme, mais pas assez pour assouvir son avidité". Je vous souhaite une année recentrée sur l'essentiel, c'est à dire la Vie, la Liberté, l'Egalité et la Fraternité ... une année d'éveil écologique. Je vous souhaite une année pleine de joies et d'amour sur la plus belle et unique planète que nous ayons à notre disposition et que nous devrons partager, qu'on le veuille ou non, tant aujourd'hui que demain.