"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 7 décembre 2013

Même pour Hollande "l'environnement cela commence à bien faire !"

Deux mauvais signaux tant pour l'environnement, que la santé ou bien l'emplois viennent d'être envoyés ces jours-ci.


Le pacte pour la Bretagne : 
un retour vers le passé polluant
reporterre.net du 6 décembre 2013

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault vient d’annoncer un "pacte pour la Bretagne". En matière agricole, il s’agit d’une étonnante régression, encourageant des productions d’exportation à prix subventionnés et des élevages toujours plus polluants.

Le Premier ministre a annoncé jeudi 5 décembre les grandes lignes du « pacte d’avenir pour la Bretagne », censé répondre à l’agitation multiforme qui a animé la Bretagne ces dernières semaines. Si certaines mesures économiques d’urgence peuvent se défendre, force est de constater que le volet agricole du « pacte » ressemble furieusement à un triste retour en arrière.

Le dispositif prévoit ainsi de soutenir les exportations agro-alimentaires, autrement dit d’encourager les dérives qui sont à la source même de la crise industrielle et environnementale bretonne ! La recherche obsessionnelle de l’exportation suppose en effet de nier les fondamentaux de l’agronomie, puisqu’elle conduit à concentrer sur le territoire breton un cheptel animal disproportionné par rapport aux capacités de la Bretagne à nourrir ces animaux… et à absorber leurs déjections. L’agro-alimentaire breton n’est alors plus qu’un maillon dans une chaîne fordienne déshumanisée, où l’alimentation du bétail est importé d’Amérique latine tandis que l’abattage et une partie de la transformation sont délocalisés dans d’autres pays européens. C’est ce modèle-là, qui ne s’autojustifie qu’à coup de concentration industrielle et de « rationalisation », qui est précisément la cause première des licenciements massifs actuels !

L’environnement et le bien-être animal semblent hélas les grands perdants de la « crise » savamment orchestrée ces dernières semaines. En effet, non seulement le renforcement du modèle exportateur massif conduit inéluctablement à augmenter le déséquilibre entre les déjections animales et le territoire réel, mais en outre une autre mesure phare du « pacte » vise à la « simplification administrative ».

Ceux qui vivent en Bretagne ou qui suivent les dossiers agricoles ne sont pas dupes ! Cette « simplification » est systématiquement le prétexte à l’abaissement des garde-fous environnementaux et à l’augmentation du libéralisme agro-alimentaire intégral. Au prétexte de « simplifier », il s’agit avant tout de faciliter les agrandissements d’élevages hors-sol déjà surdimensionnés et ultra-pollueurs, d’éviter la prise en compte des nuisances envers les riverains, et de négliger les atteintes à l’environnement.

En allégeant les garde-fous réglementaires qui sont absolument nécessaires face au cynisme économique néolibéral et en confortant un « modèle » exportateur destructeur de l’environnement et des emplois, les mesures agricoles du « pacte pour la Bretagne » semblent avoir singulièrement omis la notion d’avenir. Ce sont là des recettes du passé, qui risquent d’amplifier la crise bien plus que de la résoudre. Le gouvernement et le Conseil Régional de Bretagne semblent écouter bien davantage la voix des populistes et de quelques magnats agricoles que celle de la raison.

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L'agriculture biologique en péril
Communiqué de Presse de la Confédération Paysanne du 06.12.2013

Le ministère de l'Agriculture a décidé de stopper l'élan de la bio, en totale contradiction avec son intention affichée de transition agroécologique. Au cours de la réunion de mercredi sur les Mesures agro-environnementale (MAE*) au ministère, a été annoncée la possibilité pour les régions de ne pas attribuer les aides au maintien de l'agriculture biologique à tous les paysans. Chaque région pourrait établir des critères de priorité (zone à fort enjeu environnemental, lien à une filière, projets collectifs), voire limiter la période d'aide à cinq ans.

Le président Hollande a annoncé le doublement de l'enveloppe bio, mais le ministère se contente de soutenir la conversion. Ainsi, sous prétexte que les marges brutes sont globalement meilleures que celles des conventionnels, il oublie la volonté affirmée de réorienter l'agriculture. Il oublie surtout que l'agriculture biologique crée beaucoup plus d'emploi paysan. Et quel paysan osera s'engager dans cette courageuse transition sans visibilité au-delà de cinq ans ? Veut-on vraiment développer l'agriculture bio pour le bien de l'environnement et la démocratisation d'une alimentation saine, ou au contraire la contenir au statut de niche pour assurer notre bonne conscience ?

La bio est un laboratoire de l'agriculture de demain, un champ d'expérimentation au service de toutes les agricultures. A ce titre, elle doit être soutenue spécifiquement et durablement. Si des arbitrages budgétaires doivent être faits, la Confédération paysanne dispose d'une liste suffisamment longue de subventions inutiles pour des budgets conséquents. Et si le ministère persiste, ce sont les régions qui subiront nos assauts.

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Voir aussi l’article de Reporterre qui liste les 41 agressions du gouvernement de M. Ayrault contre l’écologie. Le gouvernement Ayrault est-il le pire que la France n’ait jamais connu en matière de politique environnementale ? Reporterre pose la question.

Photo : Wikicommons - Serg!o

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