"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

jeudi 7 juin 2012

L'Onu tire la sonnette d'alarme sur l'environnement avant Rio

LONDRES/SINGAPOUR (Reuters) - La croissance démographique, l'urbanisation et la consommation sont en passe de causer des dégâts irréversibles à la planète.

Tel est l'avertissement lancé mercredi par les Nations unies, qui appellent de leurs vœux la conclusion rapide d'un accord sur de nouveaux objectifs en matière de préservation de l'environnement mondial.

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) tire la sonnette d'alarme dans son cinquième rapport sur les perspectives écologiques de la planète (GEO-5), rendu public à deux semaines du sommet dit Rio+20, au Brésil, qui sera l'une des réunions internationales les plus importantes qui soient consacrées à l'environnement ces dernières années.

Le sommet de Rio, du 20 au 22 juin, devrait attirer plus de 50.000 participants - responsables gouvernementaux, représentants d'entreprises et membres de groupes de pression et d'organisations écologistes. Il s'efforcera de fixer de nouveaux objectifs concernant sept thèmes essentiels, dont la sécurité alimentaire, l'eau et l'énergie.

Le rapport GEO-5, principal diagnostic élaboré par l'Onu sur l'état de la planète, appelle les gouvernements à s'assigner des objectifs plus ambitieux ou de renforcer ceux qui existent déjà et qui, pour la plupart, n'ont pas été atteints.

Une course contre la montre est engagée, d'autant plus que la planète comptera neuf milliards de Terriens en 2050 et que l'économie mondiale consomme de plus en plus de ressources naturelles, a relevé le sous-secrétaire général des Nations unies et directeur exécutif du Pnue, Achim Steiner.

"Si la tendance actuelle se poursuit, si les modes actuels de production et de consommation des ressources naturelles perdurent et ne peuvent être inversés, les États connaîtront un degré sans précédent de dégâts et de dégradations", a déclaré Achim Steiner.

ÉMISSIONS DE CO2

Sur les 90 objectifs les plus importants en matière d'environnement, quatre seulement connaissent des progrès sensibles, lit-on dans le rapport du Pnue.

Parmi les points où des progrès sont réalisés, on note la préservation de la couche d'ozone et le développement de l'accès à l'eau potable.

En revanche, pour ce qui est de 24 autres objectifs, peu de progrès, voire aucun, n'ont été faits. Parmi ceux-ci, la lutte contre les changements climatiques, la reconstitution des ressources halieutiques et la lutte contre la désertification.

Le Pnue recommande aux États de se concentrer sur les aspects à l'origine des changements climatiques, notamment la croissance démographique et l'urbanisation, les énergies fossiles et la mondialisation des échanges.

Les scientifiques établissent clairement une corrélation entre la combustion d'énergies fossiles (pétrole, houille, gaz naturel) et l'accélération des changements climatiques, comme les sécheresses et les inondations.

PISTES

La modification du climat a aussi un coût économique. Les dégâts économiques annuels infligés par ces changements sont évalués entre 1 et 2% du PIB mondial d'ici 2100, si la hausse des températures se situe autour de 2,5° C, dit le Pnue.

Les modèles actuels laissent penser que les émissions de gaz à effet de serre (GES) pourraient doubler dans les 50 ans qui viennent, ce qui provoquera une hausse d'au moins 3° Celsius des températures mondiales d'ici la fin du siècle.

L'essentiel de l'impact des changements climatiques sera ressenti dans les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie, où la croissance démocratique et la hausse de la consommation tendent un peu plus des ressources naturelles en diminution, lit-on dans le rapport du GEO-5.

Le sommet Rio+20 ne cherchera pas à emprunter les traces du "Sommet de la Terre" tenu à Rio voici 20 ans. Celui-ci avait débouché sur le protocole de Kyoto, qui avait plafonné les émissions de GES autorisées.

Le sommet de ce mois-ci, sur fond de difficultés économiques, ne cherchera pas à fixer des objectifs contraignants, mais plutôt des pistes à suivre.

De fait, les objectifs contraignants n'ont pas ou peu été atteints depuis 1992. Les émissions de dioxyde de carbone de la planète ont augmenté de près de 40% de 1992 à 2010, notamment à cause de la rapide croissance de pays émergents comme le Brésil, la Chine et l'Inde, au vu des statistiques du Pnue.

Photo : Blade Runner (film)

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