"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 30 janvier 2009

Les insultes comme gouvernance.


Attention le pouvoir lui monte à la tête.

Après le "Casse-toi pauvre con !", Mr S. perd toute mesure et n'hésite plus à recourir à l'insulte générale. Ce type devient dangereux. Assistons-nous aux prémisses d'un autocrate qui pourrait avoir comme devise "J'écoute mais j'en tiens pas compte !" ?

Mauvais, non performants, archaïques, idéologues, partisans, conservateurs, aveugles, refusant de voir la réalité, immobilistes, ayant des mentalités à changer, installés dans le confort de l'autoévaluation et travaillant dans des structures obsolètes, archaïques et rigides. Voici donc les termes que Nicolas Sarkozy a utilisés dans son discours du 22 janvier 2009, pour dire ce qu'il pense de la recherche et de son personnel. … A côté du mépris que le chef de l'État a ainsi manifesté à notre égard, il a confirmé une fois encore sa volonté qui confine à l'obsession de poursuivre le démantèlement de l'intégralité des institutions qui organisent en France la production et la diffusion du savoir scientifique. … Comme à son habitude, le Président de la République fonde son projet sur un diagnostic totalement mensonger qu'il habille des atours de l'évidence. La France, nous dit-il, serait à la traîne en matière de recherche et d'enseignement supérieur et ce, en dépit des sommes formidables qui lui seraient consacrées. La raison de cet échec tiendrait à la vétusté de ses institutions et au conservatisme de ses personnels installés dans le confort de la fonction publique. Faut-il rappeler une fois encore que La France occupe une place tout à fait honorable dans la recherche internationale, notamment au regard des faibles moyens qui lui sont consacrés ? (http://www.sauvonslarecherche.fr). Faut-il rappeler que "si la recherche est importante pour l'économie, elle commence par des travaux fondamentaux qu'il faut ensuite transférer de manière fluide vers les entreprises" (Albert Fert prix Nobel de Physique 2007)

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Le Conseil scientifique du CNRS réuni le 27 janvier 2009 s'associe à la forte émotion des personnels de la recherche provoquée par le discours du Président de la République du 22 janvier 2009.

Il s'indigne de l'énoncé de contre-vérités manifestes appuyées sur des éléments partiels et des erreurs concernant la recherche française, notamment en ce qui concerne son mode d'évaluation. Ce discours lui semble procéder de la provocation. Le Conseil scientifique du CNRS exprime donc sa profonde réprobation.

Vote du Conseil : 17 votants (17 Oui, 0 Non, 0 abstention)
http://www.cnrs.fr/comitenational/cs/recomman.htm

mardi 13 janvier 2009

Le syndrome de la grenouille

Notre espèce est victime du syndrome de la grenouille.

Imaginez un récipient rempli d'eau dans laquelle vous mettez une grenouille. Vous mettez l'ensemble sur une plaque chauffante et vous observez ce qui se passe. L'eau va chauffer doucement, puis devenir tiède. La grenouille va trouver tout cela bien agréable et continuera à nager sans se douter de quoi que ce soit. Puis l'eau va franchement devenir bouillante, mais la grenouille, qui sera passée progressivement du tiède au chaud, se sera doucement engourdie et n'aura plus la force de réagir pour se sortir du piège de la cuisson. Ainsi, si on ne la sort pas de là, elle finira par mourir, sans s'être jamais extraite de la casserole.

Autre expérience : plongée dans une casserole où l'eau est déjà à plus de 50°C, la grenouille va immédiatement donner le coup de patte salutaire pour s'en extraire et ainsi sauver sa vie.

Que peut nous apprendre cette expérience légendaire sur notre capacité de réaction ?

Cette parabole nous parle de ces détériorations lentes qui interviennent dans notre vie et qui échappent à notre conscience ne suscitant, la plupart du temps, aucune réaction, ni opposition et encore moins de révolte.

Il en est ainsi des dégradations sociales. Il en est ainsi de la remise en cause des acquis sociaux et de la remise en cause de la solidarité nationale, par Sarko et ses sbires, qui le font par la méthode des petits pas, de façon à ce que cela ne déclenche pas de réactions hostiles de la part de l'opinion. Sarko a retenu la leçon infligée à certains, en leur temps, comme Jupé ou Allègre, qui avaient décidé de réformer massivement et brutalement, qui avaient décidé de dégraisser le mammouth et qui, au final, se sont heurtés au syndrome de la grenouille plongée dans l'eau à plus de 50 °C : l'opinion s'est révolté et les a fait reculer. Sarko, plus malin, propose une méthode de chauffe plus lente afin de nous engourdir … et cela marche, car qu'observe-t-on aujourd'hui ? Des citoyens sans réaction, sans opposition et sans révolte.

Ce syndrome de la grenouille est bien évidement applicable à un autre sujet majeur : le changement climatique global. Là encore le changement est tellement lent à l'échelle d'une vie humaine que l'on a de la peine à croire les scientifiques et les lanceurs d'alertes. Ainsi notre société continue sans réaction, sans opposition, sans révolte à mener sa barque, comme si de rien était, sur cette eau qui commence à bouillir. On s'habitue, on n'y croit pas, on se cache les yeux, on fait le dos rond. On persiste à proposer un modèle économique, consumériste et technique dépassé, qui a échoué et qui nous mène droit dans le mur. Mais les faits sont là, le mécanisme de dégradation est enclenché et nous ne donnons pas le coup de patte qui pourrait nous sortir de ce guet-apens.

Alors que nous faut-il faire pour ne pas finir comme la grenouille ?

Il nous faut une conscience plus aiguisée et de la mémoire car ce sont elles qui nous font prendre conscience du changement. Il nous faut alors prendre les rênes du pouvoir, chasser ceux qui nous endorment afin de redevenir moteur de nos vies, protecteur de notre environnement et solidaire avec nos enfants.

En bref redevenir adulte.

Repeindre en vert

"Le « capitalisme vert » n’est pas une simple opération de greenwashing destinée à repeindre en vert les guérites de la société industrielle et de l’hyperconsommation mais correspond au projet de modifier profondément la planète mais aussi l’humanité.

"On nous promet ainsi, pour demain, la généralisation des techniques de manipulation artificielle du climat, la création d’un immense bouclier artificiel autour de la Terre pour le protéger des rayons solaires, de couvrir 3 % du globe pour contrebalancer le doublement des émissions de CO2, de répandre un million de tonnes de poussière d’aluminium et de souffre dans l’atmosphère afin de faire baisser la température terrestre de un degré, de généraliser des arbres OGM mangeurs de CO2 ou des avions sales (polluants) laissant derrière eux des quantités énormes de fines particules en suspension afin de filtrer les rayon du soleil ou d’injecter des couches importantes d’aérosol sulfaté dans la haute atmosphère, de couvrir les océans avec des boules de tennis de couleur blanche, de recouvrir les glaciers avec de la mousse de PVC, de développer des puits de carbone pour réinjecter du CO2 dans le sous-sol, etc, etc. Tout est prêt : les capitaux, les savoirs techno-scientistes, les fantasmes... Tout sera tenté plutôt que de remettre en cause la logique mortifère du système. Tout sera fait plutôt que d’en finir avec la furie de la croissance."

Extrait de "Faut-il sauver le capitalisme en sacrifiant l'humanité" Paul Ariès dans "Le Sarkophage", journal d’analyse politique, en kiosque depuis le 15 novembre 2008

mardi 6 janvier 2009

1984

Vous doutiez de l'état policier dans lequel vous vivez ? Vous doutiez encore de son état de paranoïa avancé ? Et bien ne doutez plus car je vous affirme que vous êtes surveillés en permanence par notre gouvernement. La preuve nous en a été donné par l'appel d’offres passé en application des articles 57 à 59 du code des marchés publics pour le compte du ministère de l’éducation nationale (MEN) et le ministère de L’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) ayant pour objet la veille de l’opinion (Cahier des clauses particulières CCP n° 2008 / 57 du 15 octobre 2008).

Extrait de ce que l'on peut y lire :

...

Le dispositif de veille en question vise, en particulier sur Internet, à :

  • Repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau
  • Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation
  • Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles)
  • Suivre les informations signifiantes dans le temps
  • Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires, audience, etc.)
  • Rapprocher ces informations et les interpréter
  • Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise
  • Alerter et préconiser en conséquence

Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un « risque opinion » potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués.

Sources surveillées

La veille sur Internet portera sur les sources stratégiques en ligne : sites « commentateurs » de l’actualité, revendicatifs, informatifs, participatifs, politiques, etc. Elle portera ainsi sur les médias en ligne, les sites de syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d’associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion. La veille portera également sur les moteurs généralistes, les forums grand public et spécialisés, les blogs, les pages personnelles, les réseaux sociaux, ainsi que sur les appels et pétitions en ligne, et sur les autres formats de diffusion (vidéos, etc.) Les sources d’informations formelles que sont la presse écrite, les dépêches d’agences de presse, la presse professionnelle spécialisée, les débats des assemblées, les rapports publics, les baromètres, études et sondages seront également surveillées et traitées. Les interactions entre des sources de nature différente, les passages de relais d’un media à l’autre seront soigneusement analysés.

Finalités

L’analyse attendue des principaux arguments, des critiques et des tendances, à partir du corpus défini, tous les canaux étant pris en compte, donnera lieu à des notes de synthèse (rapport quotidien, note de synthèse hebdomadaire, cartographie commentée des acteurs et débats en présence). Plus particulièrement en matière de veille Internet, l’analyse permettra un suivi précis de l’évolution de l’opinion internaute et des arguments émergents relayés et commentés sur ce canal.

Etc, etc …

Au moins maintenant c'est clair, Big Brother existe Sarko le fait vivre.

jeudi 1 janvier 2009

bonne et heureuse année 2009

Chers Camarades,

Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2009.

Que cette année vous soit durable, équitable et environnementale.

Mon souhait, pour cette année, serait que nous voyons enfin l'homme se réconcilier avec sa planète.

Mon souhait serait que notre espèce trouve enfin la sagesse de vivre sans ce "toujours plus" qui se fait, invariablement, aux détriments de ses frères et des équilibres écologiques. Car, comme Gandhi le disait, il y a assez sur cette planète pour subvenir aux besoins des hommes mais pas assez pour assouvir leur cupidité.

Mon souhait serait que voyons nos politiques avoir enfin le courage de se lancer dans une véritable économie verte, respectueuse de la nature et donc des humains, car nul besoin de dire que sans terres et mers viables et respectées il ne peut y avoir d'espoir pour une vie décente.

Mon souhait serait que cette économie verte apparaisse comme l'antithèse du capitalisme et du libéralisme mondialisé qui n'a jamais sorti de la misère les ouvriers migrants de Chine mais qui détruit les emplois en Europe tout en étant une criminelle aberration environnementale.

Mon souhait pour 2009 (et les années futures) serait que cette économie verte soit portée, en France, par une gauche enfin réunie - sans jugement ni anathème des engagements des uns et des autres - autour de tout ce qui nous rassemble et non divisée pour le plus grand bonheur d'une droite méprisante et hautaine qui poursuit, sans opposition efficace, son petit travail de sape.

Alors, en attendant que tous ces souhaits ne deviennent réalité, je vous souhaite de passer une très bonne année 2009.

Amitiés